Même s’il jouait avec des boîtes de magie dans sa jeunesse, Sébastien Talbot n’aurait jamais imaginé qu’il deviendrait un jour magicien. L’étudiant en cinéma a découvert cette passion inusitée seulement à l’âge de 21 ans quand il a croisé le chemin d’Alain Choquette. Voir le mythique magicien faire des tours avec des cartes l’a amené à commencer une carrière qui allait durer plus de 20 ans dans le monde du spectacle.
Pandémie oblige, l’homme dans la quarantaine a entamé un changement de carrière. Aujourd’hui, il accompagne des gens comme thérapeute en relation d’aide.
« Quand j’ai commencé sérieusement, j’avais 21 ans. C’est au casino de Montréal que j’ai vu Alain Choquette, pour ne pas le nommer. Il a fait un truc qui m’a impressionné. Il a demandé aux personnes à chaque table de mélanger un jeu de cartes et de les séparer. Surprise ! Tout le monde avait la même carte. En sortant de là, j’ai essayé de trouver des réponses. Je suis allé voir dans les pages jaunes les magasins de magie à Montréal parce qu’à ce moment il n’y avait pas d’Internet. J’ai commencé à acheter des livres et des DVD sur la magie », se souvient M. Talbot.
Un art
Pendant six ans, Sébastien Talbot a pratiqué des heures et des heures pour perfectionner son art. Dès le début, il a voulu se spécialiser dans la micromagie. Dans ce type de magie de proximité, le magicien utilise un jeu de cartes, des pièces de monnaie, des élastiques ou même une bague ou une clé empruntée à un spectateur pour amuser le public.
« Il y a des techniques de manipulation qui prennent des années de pratique avant de les avoir. Pour moi, c’est comme jouer de la guitare ou du piano. Tu apprends des notes et tes accords de base, et quand tu connais tout ça, tu peux faire quelque chose qui te ressemble. Il y a des centaines de trucs de cartes, mais il faut adapter la magie à toi, à ta personnalité et à ton public », affirme M. Talbot.
Quand Sébastien Talbot a commencé à pratiquer, il était directeur technique dans une télé communautaire. Pendant huit ans, il a fait carrière comme caméraman avant de quitter cet emploi pour faire de la magie à temps plein. Il a passé dans des émissions à la télévision et a participé à toutes sortes de festivals.
« Au début, j’ai appelé les clubs Lions ou les résidences pour aînés pour offrir des petits spectacles presque gratuitement. J’allais voir les organismes de la Rive-Sud et des restaurants tels que le Saint-Hubert. Le but était d’acquérir de l’expérience. Mes tarifs ont augmenté tranquillement et, à un moment donné, je me suis dit que je pourrais faire que ça à temps plein. C’était insécurisant au niveau financier, mais j’ai réussi à me trouver des contrats pendant 20 ans », ajoute-t-il.
Changement de carrière
Sébastien Talbot a vécu de sa magie pendant de nombreuses années avant d’entamer un changement de carrière durant la pandémie.
« Le changement de carrière est arrivé à moi quand j’ai commencé une thérapie en juillet 2019 après une rupture difficile. À ce moment, j’étais prêt à m’arrêter et à travailler sur moi-même pour rendre mes relations plus satisfaisantes. Ma thérapeute m’avait parlé d’un cours intensif d’un an pour travailler sur moi-même au Centre de relation d’aide de Montréal. Une fois commencé, je me suis rendu compte que je voulais partager ce que j’avais appris et aider les personnes. Alors, j’ai décidé de poursuivre la formation de trois ans », raconte le Johannais.
Aujourd’hui, Sébastien Talbot offre ses services comme thérapeute en relation d’aide dans le cadre de son stage, supervisé par l’école. Son rêve est de faire des conférences où il pourra utiliser des techniques d’impact en magie pour aider les autres à découvrir leur propre chemin. Il avoue ne pas avoir encore une idée claire de la forme que prendront ses conférences, mais il se dit heureux de pouvoir pratiquer deux métiers qui se complètent.
« Je suis content d’avoir fait ce choix de carrière parce que je me sens comblé au niveau de la connexion avec les autres. C’est quelque chose que je pouvais aussi expérimenter à travers la magie et je le retrouve différemment. C’est un changement à 180 degrés qui m’apporte beaucoup de bien. En plus, j’ai recommencé à faire de la magie, donc c’est le meilleur des deux mondes », conclut-il.
Précision : une version précédente de cet article mentionnait que Sébastien Talbot offrait ses services comme thérapeute en relation d’aide, mais ne précisait pas que cela était dans le cadre de son stage, supervisé par l’école.
