Un surplus budgétaire anticipé de 1,4 M$ en 2023

Valérie Legault
vlegault@canadafrancais.com

Un surplus budgétaire anticipé de 1,4 M$ en 2023
La Ville déposera dans quelques semaines son budget pour 2024.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives - Jessyca Viens-Gaboriau))

Elle semble loin l’année 2020 où la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu générait un surplus de 20 M$. Ses prévisions budgétaires s’appuient cette année sur un excédent beaucoup plus modeste de 1,4 M$, affecté surtout par la baisse des droits de mutation lors des transactions immobilières.

Il y a un an, lors du dépôt du comparatif précédent des revenus et des charges à l’hôtel de ville, la présidente du comité des finances Claire Charbonneau avait prévenu qu’il allait falloir être prudent pour les prochaines années. Elle ne croyait pas si bien dire.

« Ça va dégringoler encore plus avec la baisse des droits de mutation, le ralentissement de l’économie et la diminution des mises en chantier à cause du moratoire sur le changement de zonage », prévient la conseillère municipale.

Le budget adopté pour l’année 2023 franchissait pour la première fois le cap des 200 M$. Ses revenus estimés pour l’exercice se terminant le 31 décembre sont de 204,5 M$, soit 4,3 M$ de plus que prévu. Les droits de mutation, communément appelée la «taxe de bienvenue», expliquent la majeure partie des surplus dégagés, soit 3,2 M$.

Ressources humaines

On calcule des économies totales de l’ordre de 3,4 M$ dans la colonne des dépenses, principalement dans le domaine des ressources humaines. Du côté de la sécurité publique, par exemple, les dépenses sont allégées de 1,3 M$. Même chose ou presque dans l’administration générale, avec des économies de 1,5 M$.

« Il y a présentement un manque de personnel chez nos policiers. Il faut aussi tenir compte des postes vacants qui ne sont pas immédiatement remplacés, des départs à la retraite ou encore des changements à l’organigramme », précise Mme Charbonneau.

La situation est loin d’être facile en ce moment, indique la présidente du comité des finances. Plusieurs nuages noirs se profilent à l’horizon. À commencer par l’achat d’un terrain pour construire une nouvelle école primaire. Cette obligation incombe aux villes depuis que le gouvernent du Québec a adopté un projet de loi en ce sens, en 2020.

Le surplus total du présent exercice se chiffre à 7,8 M$, mais c’est avant le calcul des excédents affectés de l’ordre de 6,7 M$. Il reste donc un surplus final de 1,4 M$.

Industries

L’assiette fiscale des municipalités repose principalement sur les taxes foncières, mais la Ville ne dispose presque plus de terrains industriels à développer. « Ça nous affecte beaucoup, dit Mme Charbonneau. On regarde ce qu’on peut faire avec ce qu’on a. »

La Ville se demande aussi à quelle hauteur Québec financera le transport en commun. Saint-Jean-sur-Richelieu s’attendrait à ce que le gouvernement éponge la moitié de la facture, alors que ce ne sont que 20% qui sont sur la table présentement. « On est vraiment dans une impasse, car ce sont les citoyens qui vont payer au bout de la ligne », s’inquiète-t-elle.

La Ville déposera dans quelques semaines son budget pour 2024. À quoi doivent s’attendre les contribuables dans ce nouvel exercice financier? « On ne peut pas fonctionner avec un gel de taxes », avise Claire Charbonneau. L’an dernier, l’augmentation de 2,95% représentait le strict minimum.

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