Après avoir participé à des émissions comme Les Poilus et 100% animal à titre de technicienne en santé animale, la Johannaise Joanie Lamoureux est maintenant à la barre de son propre magazine animalier, Le safari de Joanie, diffusé à Télé-Québec. Un rêve devenu réalité pour celle qui a longtemps eu pour idoles les animateurs et zoologistes Martin et Chris Kratt ainsi que le regretté Steve Irwin.
« Je trouvais que le Québec manquait d’émissions jeunesse comme Zoboomafoo des Frères Kratt. Des émissions animées par des gens du monde animalier qui parlent du milieu animalier en allant directement dans la brousse. C’est ce genre de contenu qui a fait en sorte que j’ai voulu travailler dans le domaine animalier », avance celle qui est fauconnière et coordonnatrice des activités agrotouristiques à la Ferme Guyon, à Chambly.
C’est pourquoi, pendant la COVID-19, Joanie Lamoureux a mis sur papier l’ébauche d’un projet dans lequel elle irait à la rencontre d’animaux partout à travers le Québec à bord d’une van. Elle a soumis l’idée à Trio Orange, puisqu’elle a travaillé avec cette compagnie de production sur l’émission Les Poilus.
« Trio Orange a accepté mon projet, mais il fallait attendre qu’un diffuseur se montre intéressé. Durant l’été 2023, on a su que Télé-Québec avait démontré de l’intérêt. La chaîne a acheté le projet, tout en apportant quelques modifications », d’expliquer Joanie Lamoureux pendant un entretien donné à la Ferme Guyon à la suite d’un atelier très populaire sur les oiseaux de proie.
Apprendre à animer
C’est ainsi que la van qu’avait initialement imaginée Joanie Lamoureux s’est transformée en une Jeep, parfaite pour les randonnées sauvages. Le safari de Joanie est destiné à un public âgé entre 8 et 10 ans. « Ces changements ne me faisaient pas peur. Je me sentais en confiance avec l’équipe, car elle respectait mes idées », commente-t-elle.
En revanche, assurer le poste d’animatrice la rendait un peu plus fébrile. Surtout lorsqu’elle a su que le projet était approuvé le 10 avril et que le tournage des 26 épisodes débutait le 21 avril.
« Animer était une première pour moi. J’ai été aidée par Mathieu Pichette et Stéphane Bellavance qui ont beaucoup d’expérience dans le domaine. Ils m’ont montré comment comprendre les grandes clés d’un texte pour mieux l’apprendre et comment projeter mes émotions devant la caméra. Un public jeunesse a besoin de voir qu’on s’adresse à lui directement et qu’on n’a pas peur de réagir à ce qui se passe », souligne Joanie Lamoureux.
Montrer les échecs
Lors du tournage du premier épisode, qui portait sur le dindon sauvage, Joanie Lamoureux a vite réalisé que d’aller à la rencontre des animaux dans leur habitat naturel ne se déroulait pas aussi rondement avec une équipe de techniciens que d’y aller seule ou en duo.
« Le bruit que font huit personnes avec leurs caméras, leurs éclairages et leurs perches n’attire pas réellement les animaux. Ils sont plus craintifs et moins coopératifs. Par exemple, on voulait montrer des coyotes, mais ils ne sont jamais venus. Ça fait partie du jeu, et je trouve ça bien que Télé-Québec nous permette de montrer aux jeunes ces moments imparfaits malgré le risque que ça peut encourir », indique la fauconnière. « Il est toujours possible de trouver des solutions, de voir des espèces de la même famille que l’animal qu’on voulait voir au départ », poursuit-elle.
Ferme Guyon
Joanie Lamoureux constate que l’émission a un impact sur son lieu de travail. Davantage de grands-parents viennent avec leurs petits-enfants pour venir lui parler de leurs segments préférés, en plus de profiter de la ferme pédagogique, de la papillonnerie et des ateliers sur les oiseaux de proie qui se déroulent du vendredi au dimanche, à 11 et à 13 heures.