Accident de moto à Saint-Jean : il attend 25 minutes au sol l’ambulance venue de Farnham

Valérie Legault
vlegault@canadafrancais.com

Accident de moto à Saint-Jean : il attend 25 minutes au sol l’ambulance venue de Farnham
Daniel Hacherel a perdu le contrôle de sa motocyclette le 4 novembre dernier, à 17 heures. (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives))

Daniel Hacherel a trouvé le temps long étendu au sol, à l’intersection de la rue Saint-Michel et du boulevard de Normandie. Celui qui venait de chuter de sa motocyclette a attendu pendant 25 minutes l’arrivée des paramédics, qui ont dû être appelés en renfort de la caserne de Farnham. Une situation très rare mais possible, affirment les Ambulances Demers.

Cela lui a paru une éternité. Daniel Hacherel était convaincu d’avoir passé trois quarts d’heure couché sur l’asphalte. Il était 17 heures, le samedi 4 novembre. Le motocycliste s’en allait à Napierville pour remiser son véhicule. Il a perdu le contrôle en effectuant un virage. C’était son premier accident de moto.

« J’ai entendu un crac. Je savais que j’avais quelque chose de brisé. J’en ai eu le souffle coupé. Je paniquais. J’avais peur d’être paralysé, d’avoir un organe perforé », raconte-t-il.

Deux policières sont rapidement venues à son secours. Elles ont attendu l’ambulance avec lui. Daniel Hacherel, lui, avait très mal. « Je suis tombé sur le côté et mon épaule a tout encaissé », dit-il. Diagnostic: une côte et une omoplate fracturées, ainsi qu’un tendon de l’épaule déchiré. Il en aura pour six semaines à s’en remettre.

Occupées

Quatre ambulances de la caserne de Saint-Jean-sur-Richelieu étaient sur la route cette journée-là. Ambulances Demers a reçu l’appel pour l’accident de Daniel Hacherel à 17h02. Aucun véhicule n’était disponible au moment de la demande. Tous étaient retenus avec des patients à l’Hôpital du Haut-Richelieu. Comme son cas était de priorité trois, la priorité un étant la plus urgente, la répartition a fait appel à une ambulance de Farnham. Celle-ci est arrivée sur les lieux à 17h27, soit 25 minutes plus tard.

« Ce sont des circonstances très rares. À Saint-Jean-sur-Richelieu, nous avons toujours beaucoup de véhicules dans un même rayon », se défend Sylvain Bernier, directeur des opérations chez Ambulances Demers.

Urgence vitale

Daniel Hacherel, lui, se demande si les patients reçoivent le service auquel ils doivent s’attendre. « Si quelqu’un a besoin d’un service plus rapide et que ça ne répond pas, qu’est-ce qui va arriver? », se demande-t-il.

Le système de répartition est fait pour s’autoréguler afin de n’échapper aucune urgence vitale, répond M. Bernier. « On a des mécanismes de protection », affirme-t-il. Dans le jargon, « on change de cercle d’affectation » afin de libérer une ambulance rattachée à la caserne locale le plus rapidement possible.

Le directeur des opérations en convient. Attendre l’ambulance n’est pas nécessairement plaisant, encore moins quand on est immobilisé et en douleur dehors, sur l’asphalte. Selon les normes établies par le ministère de la Santé, les cas de priorité trois doivent être répondus dans un délai de 30 minutes. L’appel pour l’accident de M. Hacherel a donc été traité selon les délais attendus.

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