Grève du front commun : « Ce n’est pas juste une question de salaire! »

Par mlabrie
Grève du front commun : « Ce n’est pas juste une question de salaire! »
Les membres du Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières, affilé à la CSN, ont entamé leurs trois jours de grève mardi, devant la polyvalente Chanoine-Armand-Racicot. À l'avant plan, à droite, la directrice du syndicat, Sara Lévesque, et à sa gauche un peu en retrait, le président Jacques Lanciault. (Photo : (Photo Le Canada Français - Maxime Labrie))

Les employés du secteur public membres du front commun inter-syndicale manifestent pour une troisième journée consécutive aujourd’hui (jeudi) un peu partout au Québec, dont ici dans le Haut-Richelieu. Pour les grévistes, l’enjeu qui les motive à sortir dans la rue par temps froid pour brandir pancartes et drapeaux n’est pas que salarial. 

En avant-midi mardi dernier, Annie Vertefeuille manifestait avec le Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières-CSN (SPESHR) devant l’école Marie-Rivier, où elle travaille comme éducatrice spécialisée. Sa jeune fille l’accompagnait, puisque son école était fermée en raison de la grève.

« Il faut que ça change. Ce n’est pas juste une question de salaire. Le système est désuet. Ça prend une réorganisation des classes. Le personnel n’est pas en nombre suffisant pour assurer du soutien aux enfants qui en ont besoin », dit-elle, quelque peu désabusée en raison du manque de compassion du gouvernement envers tous les travailleurs de milieu de l’éducation.

Anik Desautels manifestait elle aussi mardi pour démontrer son insatisfaction envers les propositions de Québec. Les hausses salariales ne sont pas le seul enjeu, indique-t-elle. « S’il n’y a pas plus de personnel, la clientèle va s’alourdir. Nous ressentons actuellement de l’impuissance. Si un professeur s’absente, on fait quoi? Ce sont des professeurs non qualifiés qui viennent enseigner. Vers où on s’en va? Et quand? », lance-t-elle, en gardant un œil sur ses deux enfants présents à ses côtés pendant la manifestation. 

Reconnaissance

La directrice du Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières, Sara Lévesque, est satisfaite de la réponse des membres, qui étaient environ 400 mardi matin devant la polyvalente Chanoine-Armand-Racicot. « Les employés sont tannés de se faire niaiser par le gouvernement. La population est avec nous, on ne lâchera pas. Tout ce qu’on veut, c’est de la reconnaissance », mentionne-t-elle.

Le président du syndicat, Jacques Lanciault, renchérit en disant que les gens veulent travailler et souhaitent un règlement rapide.

Le front commun est formé par les quatre grandes centrales syndicales, soit la CSQ, la FTQ, l’APTS et la CSN. Il représente quelque 420 000 travailleurs des services publics, des domaines de la santé, des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Les membres ont voté à 95% pour une grève générale illimitée, à être déclenchée au moment jugé opportun. Les syndiqués de la Fédération autonome de l’enseignement sont en grève générale illimitée à compter d’aujourd’hui (jeudi).

La plus récente offre de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, comporte une hausse salariale de 10,3% sur cinq ans, en plus d’un montant forfaitaire de 1000$ la première année. Le front commun l’a rejetée.

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