L’arme du crime : une nouvelle docusérie choc par Manuelle Légaré

Par mclessard
<i>L’arme du crime : u</i>ne nouvelle docusérie choc par Manuelle Légaré
Ce qui a le plus choqué Manuelle Légaré pendant le processus de recherches et les entrevues, c'est la banalisation entourant la distribution d'armes illégales. (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives))

Maintenant disponible sur Tou.tv Extra et diffusée sur les ondes de Radio-Canada à partir du samedi 24 février, à 20 heures, la série documentaire L’arme du crime décortique un sujet tristement actuel : la violence armée dans les rues de Montréal qui fait de plus en plus de jeunes victimes collatérales. Pour ce projet d’envergure, la Johannaise Manuelle Légaré porte les chapeaux de productrice au contenu, de coscénariste et de recherchiste.

Durant les quatre épisodes de 60 minutes de cette série documentaire produite par la compagnie A Média, le journaliste Simon Coutu s’aventure sur le terrain afin d’aborder le trafic d’armes achetées illégalement par des personnes liées directement à ce phénomène social. 

Il a fait la rencontre de membres de familles qui ont perdu un être cher lors d’une fusillade, d’intervenants issus d’organismes communautaires, d’avocats, de chercheurs, d’ex-chefs de gangs, de politiciens, de rappeurs ainsi que de trafiquants presque constamment armés pour se protéger. 

Pour Manuelle Légaré, travailler avec Simon Coutu sur ce projet était d’une évidence, puisqu’elle a eu un véritable coup de coeur professionnel pour lui lors du tournage de la série documentaire Alpha_02: le mystère Alexandre Cazes. Ensemble, ils ont coscénarisé L’arme du crime en plus d’assumer le travail de recherche en compagnie de Jorge Giron Bran. 

Gagner la confiance

La productrice et recherchiste a travaillé sur cette docusérie pendant plus d’un an. Elle a assisté à tous les jours de tournage qui a eu lieu l’été dernier. Avec L’arme du crime, Manuelle Légaré admet être sortie considérablement de sa zone de confort.

« Je plongeais dans un univers loin de ma réalité et je devais bien comprendre les codes afin de bien en parler, mais c’était un beau défi. Cela ne paraît pas à l’écran, mais nous avons travaillé fort en coulisses! Les gens pouvaient changer d’avis et annuler leur entrevue à la dernière minute. Il a fallu rapidement se virer de bord lors d’imprévus et gagner la confiance des intervenants, tant les policiers, les familles éplorées que les criminels », admet celle qui est fière de pouvoir présenter au public une oeuvre télévisuelle aussi immersive.

Lors des interventions avec les trafiquants, le tournage se déroulait avec une équipe réduite afin d’assurer la sécurité de tous sur place et aussi de bien protéger les sources qui avaient accepté de témoigner pour la série documentaire.

Banalisation

Ce qui a le plus choqué Manuelle Légaré pendant le processus de recherches et les entrevues, c’est la banalisation entourant la distribution d’armes illégales. Les gens qui possèdent une arme peuvent la considérer comme un banal objet du quotidien qu’ils ont presque en permanence sur eux. 

« Plusieurs trafiquants se soucient peu des victimes et du haut taux de criminalisation au sein des gangs de rue. L’important est de survivre, et c’est impossible dans ce milieu-là sans être équipé d’armes », résume celle qui croit toutefois que des pistes de solution existent pour atténuer le problème. « Mais il y aura toujours une circulation d’armes illégales au Québec », rajoute-t-elle, lucide.

Mère de famille, la fille du regretté humoriste Pierre Légaré soutient qu’il est important de connaître la réalité numérique des enfants, et ce, dès un très jeune âge.

« Les réseaux sociaux sont un catalyseur pour plusieurs phénomènes sociaux, et celui-là en fait partie. Il faut donc entretenir une connexion avec les jeunes, savoir ce qu’ils regardent sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas fermer les yeux par peur, mais plutôt trouver une façon de tendre la main aux jeunes attirés par les gangs de rue. Cela passe par l’ouverture au dialogue et des investissements en éducation et dans les organismes communautaires », avance Manuelle Légaré. 

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires