WASHINGTON — Une nouvelle enquête suggère que les Canadiens sont plus susceptibles que leurs homologues américains de considérer la langue, les coutumes et les traditionscomme un élément central de leur identité nationale.
Selon le sondage du Pew Research Center, 84 % des répondants ont dit que parler l’anglais ou le français était très ou assez important dans l’identité canadienne.
Seulement 15 % ont déclaré qu’ils considéraient qu’il était peu ou pas du tout important de pouvoir parler l’une ou l’autre des deux langues officielles du Canada.
Aux États-Unis, cependant, seulement 78 % des personnes interrogées donnent la priorité à la capacité de parler anglais, tandis que 21 % pensent le contraire.
«Parmi les quatre dimensions de l’identité nationale incluses dans l’enquête, la langue est de loin la plus valorisée», a rapporté Pew dans son rapport sur le sondage.
«Dans tous les pays où nous avons posé des questions à ce sujet, environ huit personnes sur dix ou plus considèrent la langue comme importante pour une véritable appartenance au pays. Et dans 13 pays, au moins six sur dix la considèrent comme un facteur très important.»
Et pourtant, alors qu’une grande majorité des personnes interrogées sur la langue dans les 21 pays la considèrent comme une facette importante de l’identité nationale de leur pays, le pourcentage de personnes interrogées ayant cet avis est le plus faible aux États-Unis.
Une grande majorité des Canadiens interrogés – 81 % – associent également les coutumes et les traditions à leur identité nationale. Mais cela représente une baisse de neuf points depuis la dernière fois que la question a été posée au Canada en 2016.
Là encore, les participants aux États-Unis étaient moins enclins à faire le même lien : seulement 71 % ont déclaré que les coutumes et les traditions étaient quelque peu ou très importantes au fait d’être américain, tandis que 28 % ont déclaré le contraire.
Cependant, si l’on analyse les résultats par allégeance politique, le tableau change. Au moins 87 % des personnes interrogées aux États-Unis qui s’identifient comme étant de droite ont déclaré que les coutumes et les traditions étaient importantes, soit 34 points de pourcentage de plus que celles de gauche.
Au Canada, 86 % des répondants d’esprit conservateur ressentaient la même chose, contre 68 % des participants de gauche.
Des écarts similaires sont apparus en matière de langue. Quatre-vingt-dix pour cent des personnes de droite aux États-Unis valorisent le fait de parler anglais, contre 58 % à l’autre bout du spectre de l’échiquier politique. Au Canada, l’écart était plus étroit : 88 % et 79 %, respectivement.
Les personnes interrogées aux États-Unis étaient presque également divisées sur la question de savoir si le lieu de naissance est un facteur important : 50 % ont répondu oui, 49 % ont répondu le contraire. Cependant, au Canada, 66 % estiment que cela n’a pas d’importance, contre seulement 33 % qui disent le contraire.
Les pays à revenu intermédiaire, notamment l’Argentine, le Brésil, le Mexique, le Kenya et l’Afrique du Sud, étaient beaucoup plus susceptibles d’accorder de la valeur au fait d’être né à l’intérieur de leurs frontières, tandis que la Suède et l’Australie étaient en tête de ceux qui valorisaient le moins le lieu de naissance.
«Les pays où les immigrés représentent une plus petite part de la population ont tendance à considérer le lieu de naissance comme un élément plus important de l’identité nationale», indique l’étude.
«Les pays comptant une plus grande proportion d’immigrés sont plus disposés à accepter ceux qui sont nés à l’extérieur du pays comme de véritables nationaux», ajoute-t-on.
Le segment canadien de l’étude a été mené par téléphone auprès de 1007 personnes partout au Canada entre février et avril 2023 et comporte une marge d’erreur de plus ou moins 3,6 points de pourcentage.