OTTAWA — Des éclaboussures de sang pouvaient être aperçues sur le trottoir jeudi devant une maison d’Ottawa où la police a retrouvé les corps d’une mère, de ses quatre jeunes enfants et d’un ami de la famille à la suite d’une attaque brutale et inexpliquée.
Febrio De-Zoysa, un étudiant étranger de 19 ans qui résidait avec la famille, fait face à six accusations de meurtre au premier degré.
«Il s’agit d’un acte de violence insensé perpétré contre des personnes purement innocentes», a déclaré le chef de la police d’Ottawa, Eric Stubbs, indiquant qu’un couteau ou une autre arme blanche avait été utilisé lors de l’attaque.
De-Zoysa, un ressortissant sri-lankais, était au Canada en tant qu’étudiant, a indiqué la police. Il fait également face à un chef de tentative de meurtre en lien avec le père de famille, qui a survécu au carnage.
Dans la salle d’audience d’Ottawa, jeudi après-midi, De-Zoysa a marmonné son assentiment alors que le juge de paix Andrew Seymour lui a ordonné de ne pas parler au père qui a survécu à l’attaque, ni à quatre autres témoins qui ont fait des déclarations à la police.
Son affaire a été ajournée au 13 mars pour lui laisser le temps de trouver un avocat.
Parmi les morts figuraient Darshani Ekanyake, âgée de 35 ans, ainsi que son fils de sept ans, Inuka Wickramasinghe, et ses trois filles : Ashwini, 4 ans ; Rinyana, deux ans ; et Kelly, un bébé de deux mois et demi.
Amarakoonmubiayansela Ge Gemini Amarakoon, 40 ans, a également été tué dans l’attaque. Il vivait aussi avec la famille et était récemment arrivé du Sri Lanka, a indiqué M. Stubbs.
Le chef a décrit la scène horrible qui a accueilli les premiers policiers débarqués à une maison du quartier Barrhaven, notamment le père de la famille à l’extérieur qui criait pour que quelqu’un appelle le 911. La police a reçu deux appels d’urgence mercredi à 22 h 52.
Une personne représentant le haut-commissariat du Sri Lanka a déclaré qu’elle était en contact avec les membres de la famille à Colombo, la capitale du pays.
Shanti Ramesh, qui habite de l’autre côté de la rue, a été alertée par une agitation mercredi soir. Depuis son balcon, elle a aperçu un homme assis dans l’entrée de garage de la maison et qui criait, avant que deux policiers n’arrivent et ne l’emmènent.
Plusieurs autres voitures de police et une ambulance sont arrivées sur les lieux peu de temps après, a déclaré Mme Ramesh. Vers 23 h 30, la rue était pleine de feux clignotants.
Plusieurs voitures de police et une camionnette du coroner étaient garées dans l’entrée, dans la rue et dans les entrées voisines jeudi matin. Des enquêteurs légistes en combinaison blanche entraient et sortaient de la maison.
Des policiers en uniforme tenaient un drap blanc pour bloquer la vue de la porte tandis que les enquêteurs transportaient les corps peu après 9 heures du matin.
Des traces de ce qui semble être du sang étaient visibles jeudi matin sur la porte d’entrée de l’une des maisons voisines.
Un autre voisin, Sayed Ahmadi, se souvient avoir vu à cette adresse des enfants âgés de sept ou huit ans.
Barrhaven est un quartier d’Ottawa situé à une vingtaine de kilomètres au sud du centre-ville de la capitale fédérale. La maison est située sur Berrigan Drive, une rue très fréquentée située à proximité de deux écoles primaires.
Des voisins disaient croire que certains des enfants de la famille ont fréquenté une école catholique dans le secteur.
Sharlene Hunter, porte-parole du Conseil des écoles catholiques d’Ottawa, a affirmé qu’on ne lui avait pas dit si les enfants fréquentaient l’une des écoles du conseil, mais a déclaré que les élèves et le personnel bénéficieraient de toute l’aide ou du soutien dont ils ont besoin.
«Au Conseil des écoles catholiques d’Ottawa, nous souhaitons exprimer notre profonde tristesse face aux événements tragiques survenus dans la communauté de Barrhaven, a-t-elle déclaré. Nos pensées et nos prières vont aux personnes affectées par ce drame.»
