Négos dans l’hôtellerie: l’état de l’industrie n’est pas revenu à ce qu’il était

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Négos dans l’hôtellerie: l’état de l’industrie n’est pas revenu à ce qu’il était

MONTRÉAL — Alors que les négociations coordonnées des conventions collectives pour 30 hôtels du Québec commencent, l’Association hôtelière du Grand Montréal prévient les syndiqués que l’état de l’industrie n’est pas revenu à ce qu’il était avant la pandémie. Et elle soutient que leurs conditions de travail sont déjà très bonnes.

La Fédération du commerce, affiliée à la CSN, vient de lancer sa négociation coordonnée pour 30 hôtels, dans les régions de Montréal, Québec, de l’Estrie et du Saguenay—Lac Saint-Jean. Et l’appétit des syndiqués est grand: ils demandent 36 % d’augmentation sur quatre ans, dont 15 % dès la première année.

Ces syndiqués réclament un rattrapage salarial, estimant que les hôtels ont repris de l’élan depuis la pandémie et que le prix des chambres a grimpé depuis 2020.

À l’Association hôtelière du Grand Montréal, qui représente plusieurs des hôtels concernés par cette négociation, le président-directeur général, Éric Hamel, estime que la fédération syndicale a une perception trop rose de la situation de l’industrie hôtelière.

«L’industrie ne s’est pas encore remise de la pandémie. La pandémie a quand même été très, très, très dommageable pour l’industrie hôtelière. L’industrie s’est vraiment arrêtée pendant quasiment deux ans. On n’est pas revenu encore aux chiffres qu’on était en 2019», rapporte M. Hamel.

«Il n’y a rien, pour nous, qui justifie d’avoir un discours qui dit que les hôtels vont très bien et que tout est revenu beau et qu’on est dans un milieu prospère. Toutes nos données nous disent qu’on n’est pas là. On regarde les années à venir et les années à venir nous disent qu’on ne sera pas là non plus», affirme M. Hamel.

Il souligne que l’année de comparaison ne devrait pas être 2020 comme celle qu’utilise le syndicat, puisque la pandémie a alors frappé l’hôtellerie, mais plutôt 2019. Et, selon lui, le taux d’occupation des hôtels de la grande région de Montréal en 2023 était encore 5 % plus bas qu’il l’était en 2019. 

Néanmoins, les hôteliers sont de bonne foi et ils veulent bien traiter leurs employés, assure-t-il.

«C’est important que les conditions (de travail) soient avantageuses et elles le sont déjà beaucoup. On fait des études à ce niveau-là et on sait que l’industrie hôtelière est une industrie qui paie bien ses employés. On veut que ce fait-là demeure», ajoute M. Hamel.

Dans le cadre de cette négociation coordonnée, les syndicats s’entendent sur des revendications communes qu’ils présentent ensuite à leur employeur respectif, chaque hôtel. Ces syndicats s’informent les uns les autres au fil des avancées dans leurs négociations.

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