Le Musée du Haut-Richelieu ajoute deux nouvelles oeuvres à sa collection permanente grâce au généreux don du Longueuillois Leonard Anderson. Ce dernier a décidé d’offrir à l’établissement muséal deux vases fabriqués à Saint-Jean-sur-Richelieu qui ont été peints avant la Deuxième Guerre mondiale par l’artiste HM. La valeur monétaire pour chacun de ces objets s’évalue à 7000$. La direction du musée accueille ce don avec optimisme et émotion.
« À l’âge que je suis rendu, je dois commencer à me départir de certaines choses. On ne sait pas ce qui peut arriver. Il était venu le temps que je fasse quelque chose pour m’assurer que les vases soient entre bonnes mains », affirme Leonard Anderson, à propos de la raison qui l’a poussé à prendre cette difficile décision de se délester de ces deux précieuses antiquités pesant chacune 9 livres.
C’est en discutant avec un antiquaire qui connait bien Mario Wilson, administrateur et évaluateur d’antiquités nord-américaines pour le Musée du Haut-Richelieu, que Leonard Anderson a réalisé que la nouvelle demeure des vases ne pouvait qu’être à Saint-Jean-sur-Richelieu.
« Les pots viennent d’ici. Ils ont été faits à la Canadian Potteries Limited de St-Johns. Leur place est dans un musée d’ici qui est spécialisé dans la poterie », ajoute-t-il.
Valeur artistique
Les vases de couleur rouge vin peints par l’artiste HM se démarquent par leur qualité d’exécution et leur originalité. Tous deux illustrent un dragon doré d’inspiration asiatique. « À l’époque, c’était très souvent des fleurs ou des aspects religieux qui étaient mis de l’avant sur les poteries. L’art asiatique est devenu populaire seulement après la Deuxième Guerre mondiale », explique le directeur général du musée, Mathieu Hébert.
Ce dernier est bien sûr extrêmement content et reconnaissant de ce don qui l’un des plus importants sur le plan de la qualité des oeuvres de poterie. « On ne réalise pas aujourd’hui l’importance immense que l’industrie de la poterie a eue dans le Vieux-Saint-Jean grâce à des usines comme la Canadian Potteries Limited et la Stone Chamber », continue celui qui espère que ces deux nouvelles acquisitions attireront les citoyens, les amateurs d’art et les collectionneurs.
C’est en 1970 que HM a donné les vases à Leonard Anderson, lors d’un événement. La signature HM qu’on retrouve sur les pots est la seule information que possède pour l’instant le Musée à propos de l’artiste. L’association des collectionneurs travaille présentement sur le dossier. Toute personne qui possède des détails sur les vases et son créateur est invitée à contacter le Musée du Haut-Richelieu.
Soins méticuleux
Bien qu’ils datent de plusieurs années, les vases ont conservé leur qualité d’origine. Aucune fissure ou détérioration de la peinture n’est apparente. Leonard Anderson a une grande part à jouer dans l’état de ces pots, car il en a pris soin religieusement.
« J’ai essayé plusieurs techniques, mais c’est seulement l’utilisation d’un plumeau une fois par semaine qui fonctionnait bien. Ce n’était que moi qui pouvais nettoyer les vases, même la femme de ménage ne pouvait pas les toucher et entrer dans la pièce », précise le donateur qui a même aménagé le décor de cette pièce en fonction de l’esthétique des vases.
Leonard Anderson admet que ne plus avoir les vases en sa possession laisse un grand vide dans sa demeure. « Ce sont comme deux enfants, deux jumeaux que je dois donner en adoption », affirme celui qui a un droit de visite illimité au Musée pour pouvoir admirer les oeuvres de près.