Des Haïtiens demandent la démission et l’arrestation du chef de la police nationale

Dánica Coto, The Associated Press
Des Haïtiens demandent la démission et l’arrestation du chef de la police nationale

PORT-AU-PRINCE, Haïti — Un nombre grandissant de civils et d’agents de police réclament le renvoi et l’arrestation du chef de la police nationale d’Haïti à la suite d’une autre violente attaque perpétrée par des bandes armées dans la capitale du pays.

Les agresseurs auraient saisi un autre poste de police, samedi matin.

Des hommes armés ont attaqué vendredi soir la commune de Gressier, dans la banlieue de Port-au-Prince. Ils ont blessé des résidents, incendié des véhicules et pillé des maisons. Un grand nombre de résidents ont fui vers les collines voisines à la suite d’un barrage de coups de feu au cours de la nuit.

On ignore le bilan des victimes.

L’attaque est survenue environ un mois après que des bandes armées eurent agressé le centre de Port-au-Prince, provoquer la fuite de plus de 3700 personnes.

«La situation est critique et catastrophique», a lancé un porte-parole d’un syndicat de police, Garry Jean-Baptiste, à l’Associated Press.

Il a qualifié le directeur de la Police nationale d’Haïti, Frantz Elbé, d’incapable et d’incompétent. «Monsieur Elbé a échoué.»

M. Jean-Baptiste a déclaré que le syndicat souhaitait que le nouveau conseil présidentiel de transition demande à M. Elbé sa démission et ordonne une enquête officielle sur la crise en cours.

«La police continue de perdre des locaux, de l’équipement et des agents», a-t-il raconté. Il a aussi rapporté qu’au moins 30 postes de police avaient été attaqués et incendiés au cours des derniers mois.

Il a aussi accusé M. Elbé et d’autres officiers supérieurs d’être complices des bandes.

M. Elbé n’a pas répondu à une demande d’entrevue.

La commune de Gressier est située dans un secteur contrôlé par Renel Destina, aussi connu sous le surnom de «Ti Lapli». Il est le chef du gang Grand Ravine. Il serait un des principaux alliés d’Izo, un autre chef de gang puissant, selon l’ONU.

Le gang de Destina compte environ 300 membres. On lui reproche des assassinats, des enlèvements, des viols et d’autres crimes.

Un vétéran de la scène politique, André Michel, a écrit sur la plateforme X que la récente attaque contre Gressier démontre que «Haïti ne pourra pas se libérer des gangs sans une force internationale».

L’arrivée de policiers kenyans est constamment retardée, mais les policiers pourraient arriver à la fin du mois.

Plusieurs avions militaires américains ont atterri à l’aéroport de Port-au-Prince au cours des dernières semaines. Ils transportaient des entrepreneurs civils, des produits de première nécessité, des matériaux de construction et de l’équipement lourd en vue de l’arrivée d’une mission internationale.

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