L’heure de la retraite a sonné pour Mario Bastien

Mario Bastien tourne la page sur une carrière de près de 20 ans à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Le directeur du Service de la culture, du développement social et du loisir prendra sa retraite le 14 mai.

Doté d’un budget de 19,5 M$ en 2024, le service que dirige l’homme de 60 ans compte une centaine d’employés permanents, dont 25 cadres, et plus de 300 employés temporaires, soit environ 150 animateurs dans les camps de jour, 80 préposés dans les parcs et 80 professeurs de cours et d’ateliers.

« Saint-Jean m’a choisi »

Natif de Montréal, Mario Bastien a entrepris son parcours professionnel comme directeur adjoint au Service des loisirs à Candiac de 1985 à 1998. Au cours des cinq années suivantes, il a été directeur de l’administration à la Régie intermunicipale de police du Roussillon. À titre de gestionnaire civil, il s’occupait de la centrale 911 ainsi que des ressources humaines et financières.

Après une année sabbatique où il a parcouru le Canada, les États-Unis et l’Europe, Mario Bastien est revenu dans le monde du loisir. « J’ai eu plusieurs opportunités. Finalement, Saint-Jean m’a choisi », lance-t-il.

C’est comme régisseur des loisirs que Mario Bastien a fait ses premiers pas à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il est entré en fonction le 7 décembre 2004 au Service des loisirs, dirigé à l’époque par Stéphane Beaudin, actuel directeur général adjoint.

« Le défi me plaisait parce qu’on avait un impact sur le terrain et qu’on était près du centre décisionnel. La ville sortait d’une fusion et il fallait en quelque sorte réinventer toute l’offre des loisirs », rappelle-t-il. Mario Bastien a occupé le poste de régisseur jusqu’en 2010. Durant cette période, la direction générale lui a confié le mandat de mettre en place un plan d’équité salariale. « J’avais 400 postes à évaluer », souligne-t-il.

Nouveau défi

En 2010, Mario Bastien a pris les rênes de la direction du Service des loisirs. « Je n’avais pas de plan de carrière, mais j’avais beaucoup à donner », déclare-t-il. Il définit son poste comme un chef d’orchestre dont la mission est de développer des infrastructures et des services en fonction des besoins de la communauté tout en tenant compte des aspirations du conseil municipal.

Sur le plan du loisir, Mario Bastien souligne plusieurs réalisations, dont l’adoption de la politique du sport, l’ajout d’une deuxième glace à l’aréna Marcel-Larocque, la construction du Complexe Vivacité, l’aménagement du parc Bleury, le parc de planche à roulettes, l’installation d’une surface synthétique au parc Pierre-Benoit, le boulodrome, l’aménagement des douze terrains de pickleball au parc des Colibris, les travaux de rénovation au Complexe sportif Claude-Raymond, la mise à niveau d’une cinquantaine de parcs et la future patinoire réfrigérée qui remplacera l’aréna municipal.

À l’inverse, des projets de loisirs ont été abandonnés ou n’ont pas encore abouti. La Ville a également réduit de 23 à 17 son nombre de patinoires de quartier, sans oublier la fermeture des deux patinoires du canal et la piscine extérieure du Centre-de-Plein-Air-Ronald-Beauregard. Il n’est pas dit toutefois que le parc ne retrouvera pas un jour sa piscine dans ce futur projet de revitalisation du site.

« Je n’ai pas de déception, mais j’aurais aimé voir se réaliser le complexe aquatique. On parle aujourd’hui d’un projet qui pourrait atteindre les 130 M$. La Ville doit tenir compte de la capacité de payer de ses citoyens », note Mario Bastien.

Domaine Trinity

Au chapitre de la culture, c’est la restauration et la mise en valeur du Domaine Trinity (inauguré en 2016) qui le rend le plus fier. « C’est un lieu qui rattache l’histoire religieuse à la vie culturelle de Saint-Jean. Dans 50 ou 100 ans, les gens vont dire que la Ville a fait le bon choix d’investir dans la préservation et la revalorisation d’un site qui avait grandement besoin d’amour », affirme-t-il, ajoutant que des activités s’y déroulent durant près de 200 jours par année.

Mario Bastien se réjouit également de la popularité des services offerts dans les bibliothèques. « On a un taux de satisfaction de 88% de la part des usagers. On atteint les 500 000 prêts de documents par année. » Même si la Ville a refusé d’investir dans un projet de rénovation majeure à la bibliothèque Adélard-Berger il y a quelques années, M. Bastien estime que la bibliothèque continue à répondre aux besoins des citoyens, tout comme le font celles des secteurs Saint-Luc et L’Acadie.

Mario Bastien souligne qu’une centaine d’événements ont lieu ici chaque année. La diversité de la programmation de la SPEC, les cafés-concerts, les expositions au Musée et dans les lieux culturels de la ville, les Fêtes patrimoniales de L’Acadie, le Festival Sève et Mon Vieux-Saint-Jean la nuit témoignent du dynamisme du milieu culturel, énumère-t-il.

Les fêtes du 350^e anniversaire de Saint-Jean-sur-Richelieu figurent également parmi ses grandes fiertés. 

Développement social

Le développement social a pris de l’ampleur ces dernières années, avec une croissance de l’itinérance, la pénurie de logements et les demandes d’aides alimentaires.

« Notre statut de ville centre amène son lot de services. On ne peut plus dire que ça ne nous concerne pas. Notre rôle est de s’assurer d’un partage équitable des ressources de la communauté », mentionne-t-il.

Mario Bastien ne risque pas de s’ennuyer après sa dernière journée au bureau. Ses projets de retraite sont nombreux. Il entend également s’impliquer dans le milieu, que ce soit comme consultant ou bénévole. « Je veux continuer à contribuer au développement de la ville et au bonheur des Johannais », conclut-il.