Ottawa investira 40 M $ par année, pendant 25 ans, pour entretenir le pont de Québec

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Ottawa investira 40 M $ par année, pendant 25 ans, pour entretenir le pont de Québec

QUÉBEC — Le fédéral investira 1 milliard $, soit 40 millions $ par an pendant 25 ans, pour entretenir le pont de Québec qu’il vient d’acheter pour 1 $ au Canadien National.  

Lors de l’annonce mercredi, le premier ministre Justin Trudeau et le maire de Québec, Bruno Marchand, ont fait miroiter le recours à cet ouvrage ferroviaire et routier pour un éventuel projet de transport en commun structurant.    

Les libéraux s’étaient engagés à régler l’enjeu de l’entretien du pont qui était en train de rouiller à leur arrivée au pouvoir en 2015, mais cela faisait 31 ans que le débat perdurait, depuis sa cession au CN, a reconnu le ministre fédéral Jean-Yves Duclos.

«J’aurais été content de l’annoncer en 2019, mais ça a pris le temps que ça a pris», a affirmé en conférence de presse M. Trudeau, questionné à savoir si cette annonce avait une saveur préélectorale dans la région de la capitale. 

Le gouvernement conservateur précédent «ne voulait ou ne pouvait rien faire», a-t-il toutefois lancé. 

«Si vous n’aviez pas été là, on ne serait pas là aujourd’hui», a dit M. Marchand à M. Trudeau.

Le ministre fédéral Pablo Rodriguez a expliqué pourquoi le dossier a finalement abouti après autant d’années.

«On a joué un peu du coude, on a eu de bonnes discussions, il y a la volonté du CN aussi, l’implication directe de la direction du CN, et c’était le gros bon sens.» 

Selon le gouvernement, les sommes investies permettront de prolonger la durée de vie du pont, qui a été construit en 1917 et qui est un site historique national du Canada depuis 1995. 

C’est une infrastructure «solide et viable à très long terme si on l’entretient», a assuré M. Duclos.  

Pas moins de 2,7 millions de livres d’acier devront être soit remplacées, restaurées, repeintes, sur un horizon de 25 ans, a précisé M. Rodriguez.  

Ce pont représente l’espoir, a dit M. Duclos, «l’espoir d’offrir de nouvelles options d’amélioration de la mobilité active et collective».

Cette déclaration n’est pas passée inaperçue dans le contexte d’un futur projet de troisième lien ressuscité par le gouvernement caquiste, et d’un projet de tramway de Québec actuellement interrompu en attendant une nouvelle étude sur la mobilité de la Caisse de dépôt attendue pour juin.   

Le pont de Québec pourrait-il accueillir un train de banlieue ou un tramway maintenant qu’il est de propriété fédérale?

«Le gouvernement fédéral est là pour les projets de transport collectifs structurants», a assuré M. Trudeau.

«Mais ce n’est pas le gouvernement fédéral qui va déterminer quels sont les besoins d’une ville ou d’une région. On parle avec les maires, les provinces. On est là pour être partenaires. Et oui, le fait qu’on possède le pont va nous donner peut-être plus de flexibilité pour pouvoir remplir des visions partagées par les citadins et les gens de la région.»

M. Marchand a renchéri en affirmant que cet ouvrage donne les «clés» pour concevoir «la mobilité comme on ne l’a jamais pensée auparavant», en ajoutant qu’il faut penser non pas pour 2025, «ce serait une erreur», mais pour 2040. 

Selon le gouvernement, plus de 33 000 véhicules, 270 autobus, 8 trains de passagers, en plus des trains de marchandises, empruntent chaque jour ce pont de 1,8 km, qui lie Lévis à Québec depuis 1917. 

La réfection du pont était essentielle en raison de la place toute spéciale que l’ouvrage occupe dans la capitale, a suggéré le ministre québécois responsable des Infrastructures, Jonatan Julien. 

 «On en a surtout besoin pour notre âme, pour ce qu’on est à Québec», a-t-il conclu. 

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