NEW DELHI — Une vague de chaleur étouffe des parties du nord-ouest de l’Inde samedi, alors que la capitale New Delhi a été frappée par des températures extrêmes.
Le département météorologique de l’Inde s’attend à ce que la vague de chaleur persiste dans le nord pendant les prochains jours. Plusieurs États se sont placés en état d’alerte élevée.
Le mercure au thermomètre est monté jusqu’à 47,1 degrés Celsius dans certaines parties de New Delhi vendredi. Les États voisins du Pendjab, de l’Haryana et du Rajasthan ont également vu les températures monter en flèche et elles devraient rester élevées au cours des prochains jours, a déclaré Soma Sen Roy, scientifique au Département météorologique de l’Inde.
Mme Roy a mis en garde la population contre le fait de sortir sous le soleil de l’après-midi, incitant notamment les personnes vulnérables comme les personnes âgées à rester à l’intérieur. Elle conseille aux gens de boire beaucoup d’eau et de porter des vêtements amples.
Les températures extrêmes dans le nord de l’Inde coïncident avec une élection générale de six semaines. Les experts craignent que la vague de chaleur n’augmente les risques pour la santé, car les gens attendent dans de longues files pour voter et les candidats font campagne à l’extérieur. Un ministre s’est évanoui à cause de la chaleur le mois dernier lors d’un rassemblement électoral dans l’État du Maharashtra.
Le premier ministre Narendra Modi ainsi que son principal adversaire, Rahul Gandhi du Parti du congrès, devaient organiser des rassemblements à New Delhi plus tard samedi, alors que la ville se dirige vers les urnes le 25 mai.
Satish Kumar, un conducteur de cyclotaxi dans la capitale, a déclaré que son travail le faisait souffrir à cause de la chaleur, sans compter les répercussions financières liées à cette chaleur.
«Les gens ne viennent pas à l’extérieur, (les marchés) sont presque vides», a raconté l’homme de 57 ans.
Pravin Kamath, un homme de 28 ans qui vend des boissons fraîches avec son chariot a dit qu’il pouvait à peine supporter d’être dehors. «Mais je dois travailler. Que puis-je faire? Je suis pauvre et je dois le faire.»
Les mois d’avril à juin sont toujours chauds dans la plupart des régions de l’Inde avant que les pluies de mousson n’apportent des températures plus fraîches. Toutefois, la chaleur est devenue plus intense au cours de la dernière décennie et s’accompagne généralement de graves pénuries d’eau, avec des dizaines de millions des 1,4 milliard d’habitants de l’Inde qui manquent d’eau courante.
Une étude de World Weather Attribution, un groupe universitaire qui examine la source de la chaleur extrême, a souligné qu’une vague de chaleur a frappé en avril certaines parties de l’Asie.
Les experts du climat disent que la chaleur extrême en Asie du Sud pendant la période pré-mousson devient plus fréquente et l’étude constate que les températures extrêmes sont maintenant d’environ 0,85 C (1,5 F) plus chaudes dans la région en raison du changement climatique.
Au moins 28 décès liés à la chaleur ont été signalés au Bangladesh, ainsi que cinq en Inde en avril. Des pics de mortalité dus à la chaleur ont également été signalés en Thaïlande et aux Philippines cette année, selon l’étude.
La chaleur extrême est en train de devenir une crise de santé publique en Inde, avec plus de 150 personnes décédées l’année dernière pendant les vagues de chaleur. Le gouvernement estime que près de 11 000 personnes sont mortes pendant les vagues de chaleur de ce siècle, mais les experts disent que ce chiffre est probablement sous-estimé.