Un derby canadien contre un grand rival comme le Toronto FC aurait dû être suffisant pour motiver les joueurs du CF Montréal, mais visiblement, il en faudra encore plus.
Federico Bernardeschi a enregistré un tour du chapeau et le TFC a servi une correction de 5-1 au Bleu-blanc-noir, samedi soir, au BMO Field.
Les Montréalais n’avaient pas perdu en MLS contre leurs rivaux ontariens lors de leurs sept derniers duels (6-0-1), soit depuis le 9 septembre 2020, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Torontois avaient beaucoup de frustration à évacuer.
Le Toronto FC (7-6-1) est sorti avec le couteau entre les dents et il a inscrit trois buts dans les 19 premières minutes d’un match pour la première fois de son histoire. Tout ça sous les yeux de plusieurs partisans du CF Montréal (3-7-3) qui avaient fait le voyage.
Si les hommes de Laurent Courtois n’ont eu aucune réponse sur le terrain face à leurs adversaires, ils ne semblaient pas en avoir non plus après la rencontre.
«Je commence à manquer de réponses, a laissé tomber le défenseur Joel Waterman. Je crois entièrement à ce que nous faisons, mais nous ne pouvons pas enseigner l’intensité, le désir et la compétitivité. Nous manquons dans ces facettes du jeu et je ne sais pas pourquoi. Surtout lors d’un match comme ça. C’est embarrassant et je veux m’excuser auprès de nos partisans.»
Waterman a facilement pointé du doigt ce qu’il manquait au club actuellement, mais le gardien Jonathan Sirois avait déjà mis son grain de sel, quelques minutes plus tôt.
«C’est évident qu’avec la performance que nous avons livrée ce soir, il nous manque d’orgueil. Quand tu viens ici dans un derby et que tu commences le match comme tu le fais, pour moi, c’est inacceptable. Je dirais que c’est presque honteux. Mais nous n’avons pas le choix d’aller de l’avant», a-t-il noté.
Après une quatrième défaite de suite et un sixième match sans victoire, les solutions pour aller de l’avant semblent difficiles à trouver.
Lors des revers cinglants encaissés par le club, Courtois a habitué les journalistes à prendre le blâme, disant qu’il doit mieux préparer ses troupes. Quelle partie du blâme lui revient cependant? Alors que ce n’est tout de même pas lui qui court vers le ballon sur le terrain.
Waterman s’est porté à la défense de son entraîneur-chef sans hésitation.
«Ce n’est pas à lui de nous motiver. Son travail est de nous diriger et il le fait très bien. Je sais que les gars croient en son plan, tout comme moi, mais c’est sûr que quand les résultats ne viennent pas, il y a de la frustration. Il n’est pas sur le terrain, il ne court pas et il n’applique pas de pression. C’est à nous de montrer de l’intensité et un esprit de compétition», a insisté le défenseur.
De son côté, Courtois n’a pas voulu être trop dur envers ses joueurs, malgré une performance qui n’est assurément pas à la hauteur des standards qu’il souhaite établir à Montréal.
«J’ai demandé aux joueurs d’avoir un peu de décence par rapport au résultat et par rapport à notre séquence difficile. Ce n’est pas un moment pour se cacher, pour pointer du doigt. C’est un moment pour faire une autocritique, individuelle et collective. Nous devons trouver un moyen de changer», a-t-il affirmé.
Matty Longstaff et Prince Owusu ont aussi fait bouger les cordages pour le Toronto FC, qui a déjà amassé le même nombre de points cette saison que pendant toute celle de 2023 (22).
Sunusi Ibrahim a enfilé l’aiguille pour le CF Montréal, qui présente la pire défensive de l’Association Est, avec 31 buts alloués.
Absent de l’affrontement contre le Crew de Columbus, mercredi soir, Jules-Anthony Vilsaint était de retour dans la formation.
Les Montréalais reprendront l’action en Championnat canadien mercredi soir, alors que le Forge FC sera en visite au stade Saputo.
Pas dans le coup
Le Québécois Samuel Piette avait parlé d’un manque d’engagement contre le Crew et les choses ne se sont pas améliorées lors des premières minutes, samedi.
Dès la sixième minute, Lorenzo Insigne a lancé Tyrese Spicer en course sur le flanc gauche et sa passe a trouvé le pied de Longstaff, qui s’était distancé de Fernando Alvarez.
Les partisans torontois venaient à peine de retrouver leur siège qu’ils ont pu célébrer à nouveau, à la 10e minute. Seul du côté droit, Bernardeschi est revenu vers son pied gauche et il a décoché un boulet dans la lucarne que Jonathan Sirois n’a pu stopper.
Le ciel est tombé sur la tête du CF Montréal moins de 10 minutes plus tard. Un revirement coûteux de Waterman et Mathieu Choinière dans la surface de réparation a permis à Owusu de procurer une avance de 3-0 au Toronto FC.
Le Bleu-blanc-noir a obtenu ses occasions de marquer en première demie, mais il a grandement manqué de finition. Ça s’est également poursuivi en début de deuxième demie, lorsque Vilsaint et Ibrahim ont manqué de communication devant un filet ouvert, à la suite d’un centre d’Ariel Lassiter.
Il n’en fallait pas plus à l’équipe locale pour se réveiller et ouvrir à nouveau la machine.
Après avoir accepté une passe d’Alonso Coello, Bernardeschi a tenté un centre dans la surface en direction d’Owusu. George Campbell a légèrement poussé le joueur du Toronto FC et le ballon a raté le destinataire, surprenant Sirois à sa droite.
Moins de deux minutes plus tard, à la 60e, de la confusion dans la surface de réparation a permis à Bernardeschi de se retrouver seul devant Sirois, qu’il a facilement déjoué.
Les visiteurs ont évité l’affront d’être blanchis lorsque Campbell a utilisé son corps pour intercepter une passe de Raoul Petretta et qu’il a remis le ballon à Ibrahim, qui a déjoué Sean Johnson.
