Les Noirs en Nouvelle-Écosse gagnent près de 9000 $ de moins que les autres hommes

La Presse Canadienne

HALIFAX — Des statistiques sur la prospérité économique de la communauté noire de la Nouvelle-Écosse ont été rassemblées dans un rapport unique en son genre publié mercredi.

L’Indice de prospérité et de bien-être des Afro-Néo-Écossais révèle un écart de revenu moyen après impôt de 8960 $ pour les hommes noirs par rapport à la population masculine générale de la province.

Les personnes considérées comme étant au moins la «troisième génération» au Canada — c’est-à-dire qu’elles et leurs parents sont nés au pays — avaient le revenu moyen après impôt le plus faible par rapport aux Néo-Écossais noirs de deuxième et de première génération. Les Noirs de troisième génération ont gagné 32 760 $ en 2020, indique le rapport.

L’indice compile des données couvrant six grands domaines, notamment la population, le travail, le revenu, l’éducation, le logement et le bien-être.

S’appuyant sur un certain nombre de sources, dont le recensement de 2021, l’indice met en évidence les domaines dans lesquels les écarts économiques et sociaux doivent être comblés, comme la disparité des revenus.

Carolann Wright, de l’organisation de développement économique Halifax Partnership, affirme que les causes potentielles de l’écart de revenu devraient être étudiées en détail.

«Est-ce une question de justice, d’éducation ou de taux d’abandon scolaire? a demandé Mme Wright. Pour moi, c’est un élément énorme, car cela détermine en fait la façon dont nous nous présentons sur le marché du travail, et cela détermine la manière dont nous pouvons nous permettre d’acheter notre maison – ce sont toutes ces choses qui sont liées.»

Irvine Carvery, coprésident du conseil consultatif du rapport, affirme que l’indice est un outil de mesure que les groupes de défense et les groupes communautaires peuvent utiliser pour apporter des changements.

«Vous connaissez l’adage selon lequel ce qui n’est pas mesuré ne change pas», a déclaré M. Carvery aux journalistes, ajoutant que le défi à venir sera de partager l’information avec les personnes et les organisations – y compris le gouvernement – qui peuvent aider la communauté noire à augmenter sa richesse.

«Ces données ne visent pas à pointer du doigt, mais à identifier les lacunes et à encourager le dialogue avec nos partenaires afin de modifier ces chiffres», a-t-il ajouté.

Population croissante

Les données du recensement incluses dans l’indice montrent également qu’entre 2016 et 2021, la population noire a augmenté plus rapidement que l’ensemble de la population en Nouvelle-Écosse, une tendance due à la migration internationale, principalement en provenance du Nigeria.

Au total, 28 220 Néo-Écossais se sont identifiés comme noirs, ce qui représente 3 % de la population. Les groupes qui connaissent la croissance de population la plus rapide sont les hommes et les femmes noirs âgés de 20 à 44 ans. «Il s’agit d’une nouvelle prometteuse pour l’économie en général, alors que de nombreux employeurs signalent des difficultés à pourvoir des emplois, car cela indique une augmentation du nombre de personnes en âge de travailler», indique le rapport.

Sur le plan du logement, les chiffres de 2021 indiquent que 17,2 % des Néo-Écossais noirs vivaient dans un logement inabordable, ce qui signifie qu’ils consacraient 30 % ou plus de leur revenu au logement. Ce chiffre était de 5,1 points de pourcentage plus élevé que pour l’ensemble de la population.

Moins de la moitié des ménages noirs de la Nouvelle-Écosse (45,8 %) étaient propriétaires de leur propre maison.

Shekira Grant, qui copréside le conseil de la jeunesse pour le rapport et qui travaille sur le logement, a déclaré que l’indice fournit un point de départ concret pour répondre aux besoins pour lesquels la communauté noire sait depuis longtemps qu’elle nécessite une attention particulière.

«Ce que notre communauté savait intuitivement est maintenant sur papier, nous ne pouvons donc plus nier que c’est la réalité des Néo-Écossais noirs», a déclaré Mme Grant.

Le rapport formule un total de 14 recommandations, notamment que la communauté noire de la province élargisse ses sources de données en coopérant avec les universités, les groupes communautaires et les gouvernements. Une recommandation appelle tous les ordres de gouvernement à reconnaître les descendants des 52 communautés noires historiques de la Nouvelle-Écosse comme un «peuple distinct».

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