MONTRÉAL — Après avoir été blanchi par le Vatican plus tôt cette semaine, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix s’est adressé jeudi aux diocésains de Québec dans une vidéo, annonçant qu’il resterait en retrait et souhaitant que les faits soient tirés au clair.
Archevêque de Québec depuis 2011 et personnalité catholique parmi les plus influentes au Canada, Mgr Lacroix a été blanchi mardi par le Vatican des allégations d’attouchements sexuels portées contre lui par une plaignante anonyme dans le cadre d’une action collective intentée contre l’archidiocèse de Québec.
Dans une vidéo publiée jeudi sur la chaîne YouTube de l’Église catholique de Québec, Mgr Lacroix clame de nouveau son innocence et se dit reconnaissant envers le pape et l’Église pour avoir mis en place des «mécanismes» afin de traiter les enjeux d’abus sexuels.
Il indique également qu’il restera en retrait de son ministère public en tant qu’archevêque de Québec. Une décision qu’il réévaluera «périodiquement», dit-il.
«Que la lumière soit faite»
Surtout, Mgr Lacroix invite la plaignante anonyme qui a formulé contre lui des allégations d’attouchements sexuels dans le cadre d’une action collective à porter plainte contre lui au criminel pour qu’un procès «en bon et due forme» puisse avoir lieu.
«Je réitère mon innocence, mais j’insiste surtout sur mon souhait que la lumière soit faite de façon complète et entière sur les allégations qu’on me reproche. […] La communauté a le droit de savoir si les faits qu’on me reproche ont eu lieu ou non», a déclaré Mgr Lacroix.
«Les survivants et survivantes d’abus sexuels méritent que nous fassions le nécessaire afin qu’ils reçoivent une réparation qui va les aider à guérir et à se reconstruire», ajoute-t-il au sujet de l’action collective.
L’archevêque enjoint également la plaignante à contacter le juge mandaté par le Vatican, l’ex-juge de la Cour supérieure André Denis, afin qu’elle lui fasse part de son témoignage et que celui-ci puisse compléter son enquête.
La plaignante anonyme, qui dit avoir été victime d’attouchements de la part de Mgr Lacroix entre 1987 et 1988, n’avait en effet pas souhaité participer à l’enquête menée par le juge Denis.
Son avocat, Me Alain Arsenault, jugeait mardi que le rapport d’enquête du juge mandaté par le Vatican ne voulait «rien dire». Il indiquait aussi que sa cliente n’avait pas souhaité participer «au système privé de justice du Vatican». L’action collective suivra son cours, avait-il déclaré.
Mgr Lacroix, qui a toujours nié les allégations portées contre lui, conclut son message vidéo en affirmant que l’Église prend au sérieux la question des abus sexuels et entend la souffrance des victimes.
