Agence des services frontaliers du Canada: 96 % d’appui à la grève

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Agence des services frontaliers du Canada: 96 % d’appui à la grève

MONTRÉAL — Les syndiqués qui travaillent à l’Agence des services frontaliers du Canada ont voté à 96 % en faveur d’un mandat de grève à déclencher au moment opportun.

Ils sont environ 9000 syndiqués, membres du Syndicat des douanes et de l’immigration, rattaché à l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), à être directement concernés par cette négociation.

Le syndicat évoque «un solide mandat de grève qui pourrait considérablement perturber la circulation des marchandises, des services et des personnes aux points d’entrée canadiens à l’approche de la période achalandée qu’est l’été».

Comme il s’agit d’un secteur névralgique pour le pays, advenant le déclenchement effectif d’une grève, des services essentiels devraient être maintenus.

Ces syndiqués occupent des postes d’agents des services frontaliers aux aéroports, aux postes frontaliers terrestres et aux points d’entrée maritimes et commerciaux; des postes d’agents d’application de la loi dans les bureaux intérieurs, d’agents du renseignement; d’enquêteurs; d’agents du commerce; en plus des membres civils du bureau national.

«S’ils veulent éviter un scénario comme celui de 2021, le Conseil du Trésor et l’ASFC ont tout intérêt à présenter une offre qui répond à nos grandes revendications», a lancé vendredi Chris Aylward, président national de l’Alliance.

L’Alliance affirme que les moyens de pression exercés en 2021 avaient «presque complètement arrêté le trafic commercial transfrontalier, ce qui a entraîné des retards majeurs aux aéroports et aux frontières de tout le pays et forcé un marathon de 36 heures de négociation pour parvenir à une entente».

La convention collective est échue depuis le mois de juin 2022.

Plusieurs points sont en litige, dont la parité salariale avec la Gendarmerie royale du Canada, que revendique le syndicat. Le litige porte aussi sur le recours à la sous-traitance, l’accès au télétravail pour ceux dont l’emploi le permet, la sécurité d’emploi et le régime de retraite.

Le Secrétariat du Conseil du trésor trouve inadéquate cette comparaison. «Le niveau de compétence, d’effort, de responsabilités et de conditions de travail requis pour exercer ces deux types de professions est différent et la comparabilité ne devrait pas être établie sur la seule base qu’une proportion du groupe FB (Services frontaliers) a la désignation d’agent de la paix», a-t-il répliqué devant la Commission de l’intérêt public. Celle-ci visait à tenter de rapprocher les parties.

Au plan salarial, l’employeur dit chercher à «conclure une entente de quatre ans avec des augmentations économiques totales de 13,14 %».

Des séances de médiation sont prévues à compter du début du mois de juin.

Trudeau réagit

Interrogé à ce sujet en Nouvelle-Écosse, le premier ministre Justin Trudeau a souligné le travail «extrêmement important et extrêmement difficile» que font ces employés de l’Agence des services frontaliers.

«Ils voient à la sécurité du Canada à nos frontières», a-t-il rappelé.

Il n’a pas voulu se mêler des revendications syndicales proprement dites, ajoutant que «la meilleure entente se conclut à la table de négociation».

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