Commission sur les écrans: la CAQ ne doit pas procrastiner, dit St-Pierre Plamondon

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Commission sur les écrans: la CAQ ne doit pas procrastiner, dit St-Pierre Plamondon

QUÉBEC — Le gouvernement de François Legault doit arrêter de «procrastiner» et lancer dès cet été les travaux de sa commission spéciale sur le temps d’écran des jeunes, croit le Parti québécois (PQ).

«On s’est déjà embourbé dans plusieurs mois de déni. (…) On ne perdra pas une autre année. (…) La santé des jeunes est en jeu», a lancé en entrevue lundi le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon.

Samedi, au conseil général de sa formation politique à Saint-Hyacinthe, M. Legault a effectué un changement de discours, qualifiant les médias sociaux de «pushers virtuels».

Il avait depuis le début de l’année rejeté et même ridiculisé plusieurs propositions du PQ, qui s’alarmait des impacts des écrans sur la santé des jeunes.

Suite à une résolution votée par son parti samedi, le premier ministre a proposé de renvoyer le sujet à une commission spéciale transpartisane.

Celle-ci ressemblerait à la commission qui s’était penchée sur l’épineux dossier de l’aide médicale à mourir, selon sa vision des choses.

Or, les commissions transpartisanes «peuvent durer un an et demi», s’inquiète M. St-Pierre Plamondon.

«On félicite le premier ministre d’avoir cheminé, (…) mais on n’aimerait pas voir le sujet s’étirer alors que la recherche s’est faite partout dans le monde.

«Ce qu’on demande précisément, c’est que la commission soit terminée avant la fin de la prochaine session parlementaire, que les recommandations également soient terminées», dit-il.

Le chef péquiste réclame de nouvelles mesures dans les écoles à temps pour le retour des Fêtes, en janvier 2025. Selon lui, la commission ne devrait pas prendre plus que quatre mois pour compléter ses travaux.

«Rappelons qu’en France, ils ont tenu une commission de cette nature-là en seulement un mois et les changements ont été mis en œuvre tout de suite après.

«Si on n’avait pas procrastiné et ri du Parti québécois lorsqu’on a amené ce sujet-là au début de l’année, on aurait pu viser des changements pour la rentrée scolaire de septembre 2024», a-t-il soutenu.

De toute façon, la commission spéciale n’aura pas à faire de «débroussaillage»; «des travaux sont déjà faits, notamment un rapport de 142 pages en France qui est très crédible, très fouillé», selon le chef du PQ.

Il propose de faire venir ces experts français, «qui ont déjà tout fait le travail, (…) comme au Québec, les docteurs Mélissa Généreux, Jean-François Chicoine et le scientifique en chef Rémi Quirion ont déjà fait des travaux».

De plus en plus d’études montrent que l’utilisation des écrans par les jeunes peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé physique et mentale.

En mai 2023, le médecin en chef des États-Unis, Vivek Murthy, a affirmé que les réseaux sociaux sont le «moteur d’une crise nationale en santé mentale des jeunes».

Dans une lettre qu’il a fait parvenir aux chefs des partis d’opposition samedi, M. Legault note que «nous sommes confrontés à deux phénomènes concomitants: (…) les écrans et les médias sociaux».

Il propose que la commission étudie: le temps d’écran des jeunes, les mesures d’encadrement, notamment à l’école, l’accès aux réseaux sociaux, la cyberintimidation et l’accès des mineurs à la pornographie sur le web.

«Je crois qu’un tel exercice favoriserait une plus grande prise de conscience au sein de la population en général», a-t-il écrit.

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