Un programme pour lutter contre la violence fondée sur le sexe est étendu en N.-É.

Sarah Smellie, La Presse Canadienne
Un programme pour lutter contre la violence fondée sur le sexe est étendu en N.-É.

Un programme unique destiné aux jeunes visant à lutter contre la violence fondée sur le sexe, en enseignant aux adolescents les rôles de genre, l’inclusion et les relations saines, sera étendu à des dizaines d’écoles à travers la Nouvelle-Écosse.

Le programme «Relations saines pour les jeunes» offert par l’«Antigonish Women’s Centre and Sexual Assault Services Association» fait partie d’un nombre croissant d’initiatives qui reconnaissent qu’enseigner aux jeunes, particulièrement aux garçons, comment être un bon partenaire est un élément essentiel, mais souvent négligé, pour mettre fin aux violences conjugales, estiment les experts.

«Il est extrêmement important que les jeunes garçons et les jeunes hommes s’impliquent. J’ai l’impression qu’ils passent parfois entre les mailles du filet», a déclaré mardi Anita Stewart, directrice générale du Centre des femmes d’Antigonish.

«Beaucoup de jeunes garçons veulent être des alliés, et ils veulent être de bons partenaires quand ils seront grands, de bons pères et de bons modèles.»

Le programme «Relations saines pour les jeunes» est offert depuis environ 2006 dans les écoles de la région d’Antigonish, une ville universitaire d’environ 5000 habitants située dans l’est de la Nouvelle-Écosse continentale.

L’Agence de la santé publique du Canada et le Conseil consultatif sur la condition féminine de la Nouvelle-Écosse se sont récemment engagés à financer le programme pour un montant combiné de 2,5 millions $ au cours des cinq prochaines années, afin qu’il puisse s’étendre à environ 80 écoles dans toute la province, a déclaré Mme Stewart.

Le programme est offert aux élèves de 9e année dans le cadre d’une série de 12 séances dirigées par des élèves de 11e et 12e années formés pour animer. Les séances enseignent aux jeunes les limites, les rôles de genre et la diversité, a expliqué Mme Stewart. Ils apprennent ainsi qu’ils doivent se méfier si leur partenaire demande à lire leurs messages privés sur leur téléphone ou exige des photos de nudité, a-t-elle proposé en exemple.

Les élèves sont aussi familiarisés avec le capacitisme, le racisme, l’homophobie et la transphobie, ainsi que le fait que les gens vivent la violence de différentes manières, a ajouté Mme Stewart.

Son organisation a gardé un œil attentif sur les expériences des élèves avec le programme, et elle a conclu qu’une écrasante majorité des participants ont déclaré qu’ils se sentaient plus en sécurité dans leur école sachant que leurs pairs en faisaient partie, et qu’ils se sentaient mieux dans leur peau et plus confiants dans leurs capacités à reconnaître les comportements malsains.

Les taux de violence entre partenaires intimes signalés par la police ont augmenté chaque année entre 2015 et 2021, et la majorité des victimes étaient des filles et des femmes âgées de 12 à 24 ans.

Kaitlin Geiger-Bardswich, directrice par intérim d’Hébergement femmes Canada, a souligné que la violence conjugale est «sous-déclarée» à la police et que les statistiques peuvent donc être trompeuses, mais que les jeunes sont souvent «oubliés».

«Travailler avec les enfants et les jeunes, c’est extrêmement important, a-t-elle soutenu. Nous devons changer notre culture, nous devons changer la façon dont la misogynie, le sexisme et la violence se produisent dans la société. Et je pense que travailler avec les jeunes est un moyen d’y parvenir.»

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