Assurance-médicaments: des «faux espoirs», disent les conservateurs

La Presse Canadienne
Assurance-médicaments: des «faux espoirs», disent les conservateurs

OTTAWA — Le député conservateur Todd Doherty croit que le gouvernement fédéral donne de «faux espoirs» aux Canadiens avec le projet de loi sur l’assurance-médicaments puisque de nombreux médicaments en seront exclus.

Les libéraux et le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui ont collaboré pour créer ce programme, affirment que le projet de loi est une «loi-cadre» qui guidera un futur régime universel et à payeur unique.

Mais pour commencer, le programme couvrira uniquement les médicaments contre le diabète et les contraceptifs.

«Nommons les choses telles qu’elles sont», a déclaré lundi le député conservateur Todd Doherty devant le comité de la santé de la Chambre des communes.

«Ils induisent les Canadiens en erreur, donnant le faux espoir qu’il s’agit d’un projet de loi sur l’assurance-médicaments.»

M. Doherty et d’autres députés conservateurs ont présenté lundi 40 amendements devant un comité de la Chambre des communes pour tenter de modifier l’orientation du projet de loi sur l’assurance-médicaments afin de préciser plus clairement qu’il se limite à ces deux types de traitements.

«Les deux médicaments qu’il propose de couvrir sont simplement la contraception et le traitement du diabète et les appareils potentiellement associés, et même cela est un peu exagéré», a affirmé le porte-parole conservateur en matière de santé, Stephen Ellis, qui a critiqué la liste des médicaments que le gouvernement prévoit couvrir.

Il a souligné l’exclusion des médicaments antidiabétiques à base de sémaglutide comme Ozempic, qui sont également utilisés dans une indication non autorisée comme médicaments amaigrissants.

Le comité a rejeté la grande majorité des amendements et a adopté le projet de loi avec seulement des changements mineurs, ne laissant qu’une seule étape du débat à conclure à la Chambre des communes. Le projet de loi doit encore faire l’objet d’un débat au Sénat.

Les amendements auraient imposé des limites à l’assurance-médicaments à l’avenir, a déclaré le porte-parole du NPD en matière de santé, Peter Julian.

«Limiter la portée ou l’objet de la loi, à mon avis, ne rend pas service non seulement à tous ceux qui vont bénéficier de l’assurance-médicaments dans sa première forme», a-t-il déclaré, mais aussi à «tous ceux qui attendent la prochaine version de l’assurance-médicaments.»

Le projet de loi est le résultat de négociations approfondies entre le NPD et les libéraux dans le cadre d’un pacte politique visant à empêcher des élections anticipées. C’était une revendication clé du NPD.

Au départ, les libéraux avaient promis seulement un projet de loi qui préparerait le terrain pour un futur programme d’assurance-médicaments. Après que le gouvernement n’a pas respecté l’année limite de 2023 pour déposer ce projet de loi, les partis ont convenu d’inclure une couverture immédiate pour les contraceptifs et les médicaments contre le diabète.

Le gouvernement souhaite que le projet de loi soit adopté à la Chambre le plus rapidement possible afin que le ministre de la Santé, Mark Holland, puisse commencer à négocier avec les provinces pour administrer le nouveau programme avant les vacances d’été.

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