Hydro-Québec a mal planifié la demande industrielle, selon Pierre Fitzgibbon

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Hydro-Québec a mal planifié la demande industrielle, selon Pierre Fitzgibbon

QUÉBEC — Hydro-Québec a mal planifié la demande industrielle, estime le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

À la période de questions, mardi, l’opposition officielle a fait valoir que pas moins de 35 % des entreprises n’ont pas accès à une quantité suffisante d’énergie pour répondre à leurs besoins actuels et sont donc forcées de freiner leurs investissements et leur expansion.

En réponse, le ministre a d’abord soutenu que c’est une «bonne nouvelle» que «30 % d’entreprises veulent de l’électricité», parce que ce sont des «projets d’envergure» pour le Québec.

M. Fitzgibbon a rendu la direction de la société d’État responsable de ce déficit d’énergie. La demande dépasse largement l’offre, a-t-il convenu.

«Nous sommes dans une situation difficile, a dit M. Fitzgibbon. Effectivement, la demande a été mal planifiée au niveau industriel par Hydro-Québec.»

Il a toutefois ajouté que le plan «ambitieux» d’Hydro déposé en novembre vise à corriger le déficit d’énergie.

«On travaille étroitement avec Hydro-Québec pour allouer les mégawatts au fur et à mesure, et, clairement, les PME du Québec vont être prises en compte», a-t-il assuré.

En Chambre, la députée libérale Philomena Rotiroti a cité la présidente de Manufacturiers et exportateurs du Québec, Véronique Proulx, qui affirmait que les entreprises «sont en pleine incertitude quant à l’approvisionnement énergétique».

En avril, le ministre avait indiqué qu’il avait autorisé l’approvisionnement de plusieurs projets parmi les 150 qui lui avaient été soumis, en plus des 11 qu’il avait déjà acceptés.

Dans un mémoire déposé l’an dernier en commission parlementaire, Hydro-Québec faisait même ressortir que la demande avait stagné au cours des dernières années, avec à peine 0,1 % d’augmentation.

En entrevue dans un journal de Québecor, un porte-parole de la société d’État faisait savoir que Hydro n’avait pas vu venir l’évolution de la demande des joueurs industriels qui veulent se décarboner, dans le but de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Hydro estime qu’il faudra entre 150 et 200 TWh additionnels pour répondre à la demande d’électricité du Québec d’ici à 2050, soit deux fois plus d’électricité que la production actuelle.

D’ici à 2035, c’est 60 TWh qu’il faudra, estime-t-on, ce qui se traduit par un ajout d’entre 8000 et 9000 MW de puissance.

Hydro évalue que «75 % servira à décarboner la consommation d’énergie actuelle du Québec, tandis que 25 % alimentera la croissance économique, notamment celle des filières industrielles nécessaires à la transition énergétique».

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