Les conservateurs accusés d’intimider les présidents d’assemblées législatives

La Presse Canadienne
Les conservateurs accusés d’intimider les présidents d’assemblées législatives

OTTAWA — Les leaders parlementaires des libéraux et néo-démocrates fédéraux affirment que les conservateurs déploient une série d’attaques contre l’indépendance des présidents d’assemblées législatives.

Leur accusation intervient un jour après que les conservateurs fédéraux ont échoué pour la troisième fois à obtenir la démission du président de la Chambre des communes, Greg Fergus, en raison d’allégations selon lesquelles il serait trop partisan pour ce rôle.

Mais le leader libéral à la Chambre, Steven MacKinnon, affirme que «certains» créent une culture d’intimidation.

«Cette culture d’intimidation du président est quelque chose que nous avons constaté dans d’autres législatures et je pense que les Canadiens en sont, à juste titre, horrifiés», a-t-il déclaré.

Son homologue néo-démocrate, Peter Julian, établit un lien avec la Saskatchewan, où le leader parlementaire du gouvernement provincial, Jeremy Harrison, a démissionné après avoir admis avoir apporté une arme à feu à l’Assemblée législative il y a plus de dix ans.

Cette démission est intervenue après que le président de cette législature ait accusé le Parti conservateur de la Saskatchewan d’essayer de l’intimider en tant qu’arbitre impartial du débat.

Tandis que M. Poilievre mine la crédibilité du président de la Chambre à Ottawa, M. Harrison fait de même à Régina, a accusé M. Julian.

«C’est un courant sous-jacent inquiétant à Ottawa et en Saskatchewan. C’est une tendance maintenant», a-t-il dit en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Ce n’est pas quelque chose que nous avons vu auparavant de la part des conservateurs, mais depuis que Pierre Poilievre est devenu chef, nous le voyons de plus en plus», a-t-il ajouté.

Un porte-parole du chef conservateur Pierre Poilievre affirme qu’il n’y a aucun lien entre ce qui s’est passé avec un autre parti en Saskatchewan et le fonctionnement du Parlement et des conservateurs fédéraux.

«Il ne s’agit que d’une autre tentative pathétique et désespérée de la part de la coalition du NPD pour distraire et défendre Justin Trudeau et ses maîtres libéraux», a lancé Sebastian Skamski.

Les conservateurs soutiennent que M. Fergus a fait preuve de partialité, notamment en expulsant leur chef de la Chambre des communes le mois dernier pour avoir refusé de retirer son commentaire qualifiant le premier ministre de «cinglé» («wacko» en anglais).

Le président de la Chambre a été contraint de payer une amende de 1500 $ et de s’excuser après avoir rendu un hommage partisan à un chef libéral par intérim sortant en Ontario dans une vidéo diffusée lors du congrès à la direction du parti.

Les libéraux lui ont présenté leurs excuses plus tôt ce mois-ci après qu’une invitation à un événement dans sa circonscription a été publiée dans un langage attaquant les conservateurs. Ils ont reconnu que l’invitation avait été publiée par erreur par un membre du personnel du parti.

Cet incident est à l’origine d’une motion conservatrice visant à évincer M. Fergus, qui a échoué mardi lorsque les libéraux et le NPD ont voté contre.

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