QUÉBEC — Les libéraux réclament l’intervention de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, dans les négociations pour renouveler le Guichet d’accès à la première ligne (GAP).
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, n’est toujours pas parvenu à une entente avec les médecins de famille concernant le financement du GAP qui vient à échéance ce vendredi.
En point de presse, le libéral André Fortin a invité Mme LeBel à prendre «un rôle de leadership, (…) parce que de toute évidence, Christian Dubé (…) laisse ça à la dernière minute, puis c’est les patients qui en font les frais».
Pour toute réponse, Mme LeBel a indiqué en mêlée de presse qu’il fallait «maintenir l’accès aux patients» jusqu’à la renégociation d’une entente-cadre avec les médecins de famille.
En 2022, M. Dubé et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) s’étaient entendus pour que les groupes de médecine de famille (GMF) prennent en charge des patients qui étaient jusqu’alors sans médecin.
Une prime annuelle de 120 $ était versée pour chaque patient inscrit à un GMF par l’entremise du GAP.
Or, l’entente vient à échéance ce vendredi, sans que les parties ne se soient entendues sur de nouvelles modalités. De nombreux Québécois se sont fait dire qu’ils ne seront plus suivis à compter de vendredi.
Selon le ministère de la Santé, 17 604 rendez-vous ont été offerts par les médecins via le GAP dans la semaine du 18 mai. Le nombre de rendez-vous chute à 5699 pour la semaine du 1er juin.
Le ministre Dubé a accusé la FMOQ, samedi dernier, d’orchestrer une «manœuvre syndicale» et de prendre la population «en otage», avant d’adoucir le ton.
Le président de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, a nié sur toutes les tribunes avoir donné le mot d’ordre aux médecins de ne plus offrir de rendez-vous aux patients du GAP. Un conciliateur a été nommé dans le dossier.
Vendredi, M. Dubé n’a pas voulu commenter davantage les négociations, mais en a appelé au «professionnalisme» des médecins.
«Oui, on arrive dans un délai serré avec les médecins, a-t-il reconnu, mais moi, je me fie beaucoup au professionnalisme de ces gens-là qui ont à cœur d’améliorer le réseau.»
«Ce qui est dramatique, honnêtement, c’est le manque de planification et de vision dans ces négociations-là», a dénoncé Haroun Bouazzi, de Québec solidaire.
«(Le ministre Dubé) n’a jamais planifié l’après-entente. Et là, aujourd’hui, on se retrouve (…) avec des milliers de Québécois qui n’auront pas accès à des services de première ligne», a renchéri le péquiste Joël Arseneau.
