Le Nouveau-Brunswick affirme avoir été exploité par les soins infirmiers itinérants

Hina Alam, La Presse Canadienne
Le Nouveau-Brunswick affirme avoir été exploité par les soins infirmiers itinérants

FREDERICTON — Le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Bruce Fitch, a déclaré que des entreprises privées ont profité de la province en facturant des frais «exorbitants» pour les soins infirmiers itinérants.

Bruce Fitch a déclaré mercredi aux journalistes que les entreprises privées n’ont pas suivi les «règles d’engagement commercial» dans leurs relations avec le gouvernement pour les infirmières itinérantes, qui travaillent sur des affectations temporaires dans le réseau de la santé.

Ses commentaires font suite à un rapport publié mardi par le vérificateur général Paul Martin, qui a affirmé que deux autorités sanitaires provinciales et un ministère gouvernemental n’avaient pas surveillé correctement les contrats attribués aux infirmières itinérantes.

M. Martin a indiqué que le gouvernement avait signé près de 174 millions $ de contrats entre le 1er janvier 2022 et le 29 février 2024, et que la province n’en avait pas eu pour son argent.

Le réseau de santé francophone Vitalité a payé plus de 123 millions $ en contrats d’infirmières itinérantes et a refusé de donner au vérificateur général l’accès à trois audits internes sur la dépendance de l’agence à l’égard des services infirmiers privés.

M. Fitch souligne que le ministère de la Santé examine si l’autorité sanitaire devrait être poursuivie en justice pour la forcer à remettre les rapports d’audit.

Le ministre de la Santé a déclaré qu’il était devenu «très préoccupé» par les contrats lorsque le gouvernement a commencé à établir son budget au début de l’année 2023. Même si les conseils d’administration des autorités sanitaires avaient le pouvoir de signer des contrats avec les infirmières itinérantes, il aurait souhaité que les montants soient dévoilés. Le Nouveau-Brunswick s’était tourné vers des agences privées parce que la pandémie de COVID-19 avait laissé la province avec une pénurie d’infirmières.

Paula Doucet, présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick, a soutenu que l’ampleur des dépenses et le manque de surveillance révélés dans le rapport Martin démontrent un manque de respect envers les infirmières permanentes du réseau provincial.

«C’est absolument démoralisant pour les infirmières du Nouveau-Brunswick, a-t-elle affirmé. Le gouvernement dit toujours qu’il n’y a jamais eu d’argent pour les incitatifs à la rétention. Pourtant, 173 millions $ ont été versés à des entreprises privées à but lucratif qui n’ont vraiment aucun intérêt dans la province.»

Selon ses calculs, l’argent dépensé aurait pu être utilisé pour embaucher plus de 1000 infirmières et résoudre ainsi la pénurie au Nouveau-Brunswick. Elle a également averti que l’embauche d’infirmières itinérantes constitue un pas vers une plus grande privatisation des soins de santé.

Le vérificateur général a constaté que les laboratoires de santé canadiens facturaient 306 $ l’heure pour une infirmière autorisée et 162 $ l’heure pour un préposé aux bénéficiaires. En vertu des conventions collectives de la province, les infirmières autorisées sont payées entre 36,41 $ et 46,13 $ l’heure et les préposés aux bénéficiaires reçoivent entre 22,61 $ et 24,24 $ l’heure.

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