MONTRÉAL — Les organisations syndicales du front commun du secteur public signeront finalement leurs conventions collectives ces jours-ci, enclenchant le processus qui permettra à leurs membres de toucher éventuellement les augmentations de salaire et les paiements de rétroactivité tant attendus.
Même si les quatre membres du front commun — CSN, CSQ, APTS et FTQ — avaient entériné les ententes de principe à la fin de février, les parties devaient ensuite s’assurer que les textes correspondaient bel et bien à ce qui avait été convenu aux tables de négociation.
Cela a pris environ trois mois et demi depuis que le tout a été officiellement entériné — ce qui n’est pas un délai hors normes. Néanmoins, plusieurs syndiqués s’impatientaient et le faisaient savoir à leur syndicat respectif.
Les dates de signature diffèrent légèrement d’une fédération ou d’un grand syndicat à l’autre, en santé et en éducation. Il y a aussi certains délais de 45, 60 ou 90 jours après la signature pour certains paiements.
Le Trésor
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, s’en est réjouie et a publié une photo de la cérémonie de signature.
«Aujourd’hui s’amorce la signature des conventions collectives avec les syndicats du front commun. Pour l’occasion, j’ai reçu ses leaders au Conseil du trésor afin de signer une déclaration conjointe reconnaissant le travail effectué et les résultats obtenus dans la dernière négociation», a-t-elle écrit.
Les syndicats
«Dans les jours qui suivent, pendant quelques jours, on parle de jeudi, vendredi, samedi, à peu près, il y aura nos fédérations qui vont procéder, à des dates différentes, aux signatures des conventions collectives. Et elles entreront en vigueur le dimanche 9 juin, parce qu’il y en a qui sont en santé, et, pour le réseau scolaire et collégial, eux vont entrer en vigueur lundi», a expliqué en entrevue le président de la CSQ, Éric Gingras.
«Tout dépendant de la catégorie d’emploi, les règles sont un peu différentes sur l’entrée en vigueur, le nombre de jours pour que les salaires soient majorés et payer la rétroaction aussi» a indiqué M. Gingras. «Mais tout va se faire après ça, tout est enclenché», se réjouit-il pour ses membres.
La Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, par exemple, signera d’ici la fin de la semaine. Et sa convention collective entrera en vigueur le 16 juin, a-t-elle précisé jeudi.
«Enfin les travailleuses et les travailleurs du secteur public vont pouvoir bénéficier des gains de la nouvelle convention collective. La négociation nous aura permis d’améliorer à la fois les conditions salariales et de travail. Ça va donner de l’air à celles et ceux qui donnent les services chaque jour. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour rendre nos réseaux plus attractifs et nous serons au rendez-vous pour poursuivre cette bataille», a commenté François Enault, vice-président de la CSN.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) signera sa convention dès ce jeudi. Et elle entrera en vigueur le 16 juin, a-t-elle fait savoir.
«C’est avec beaucoup de fierté que nous arrivons à la conclusion de cette négociation, qui nous aura permis d’obtenir d’importantes améliorations des conditions de travail qui contribueront à revaloriser les emplois dans notre réseau public, à lutter contre la surcharge de travail et à favoriser non seulement l’accessibilité, mais aussi la qualité, des services offerts à la population», a commenté de son côté Robert Comeau, président de l’APTS.
La FTQ signera ses conventions vendredi, indique-t-elle.
«La signature des conventions collectives du Front commun marque la fin d’un long processus de négociation qui a été difficile, mais qui, en même temps, s’est déroulé dans un esprit de franchise, ce que nous avons apprécié. Cette négociation n’aurait pas connu un tel succès sans l’appui tant des travailleuses et travailleurs que de l’ensemble de la population qui a bien fait savoir au gouvernement qu’il fallait un sérieux coup de barre pour mieux traiter le personnel du secteur public», a commenté Magali Picard, présidente de la FTQ.
Les incertitudes
La situation reste à éclaircir pour la Fédération de la santé, affiliée à la CSQ, qui n’a même pas conclu d’entente sectorielle. Elle représente des infirmières, comme la FIQ. «On aimerait ça être capable de régler avant l’été, mais ce n’est pas simple. C’est ralenti aux tables de négo», a admis M. Gingras, de la CSQ.
L’inconnu demeure aussi pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le Syndicat québécois des employés de service (SQEES), deux grands syndicats affiliés à la FTQ, qui soutiennent que les textes soumis par Québec pour approbation ne sont pas conformes à ce qui avait été convenu aux tables de négociation.
Et 2000 salariés à l’emploi des commissions scolaires Crie et Kativik, de la CSQ, n’ont toujours pas réglé non plus.