Début du procès pour deux manifestants du blocus au poste frontalier de Coutts

La Presse Canadienne
Début du procès pour deux manifestants du blocus au poste frontalier de Coutts

LETHBRIDGE, Alta. — Un procureur de la Couronne a déclaré que deux hommes jugés en raison du blocus frontalier de Coutts, en Alberta, avaient conspiré pour tuer des policiers et estimaient qu’ils avaient eu raison de le faire.

«Ils ont planifié et préparé ce qu’ils croyaient être un événement violent et inévitable», a déclaré Matt Dalidowicz aux jurés dans sa déclaration d’ouverture, jeudi.

«Ils croyaient, dans leur esprit, qu’ils avaient le droit d’agir violemment en réponse à l’application par la police de la loi visant à mettre fin au blocus. Ils considéraient cela comme leur point de départ.»

Anthony Olienick et Chris Carbert sont jugés pour complot en vue de commettre un meurtre lors de la manifestation qui a eu lieu début 2022.

Ils ont été arrêtés après que la GRC a découvert une cache d’armes à feu, de gilets pare-balles et de munitions dans des remorques.

Le blocus, qui faisait partie de manifestations organisées à travers le pays pour dénoncer la vaccination obligatoire de certains Canadiens contre la COVID-19, avait paralysé le poste frontalier albertain très fréquenté de Coutts pendant plus de deux semaines, au cœur de l’hiver 2022.

Matt Dalidowicz a déclaré aux jurés que la police était confrontée à une situation difficile lorsque le blocus a commencé en janvier.

Les agents ont parlé avec les dirigeants de la manifestation, mais en ont appris davantage grâce aux agents infiltrés, a-t-il expliqué.

«La police a découvert un groupe, à l’intérieur du blocus, qui planifiait quelque chose de bien plus sinistre que le simple blocage de la frontière», a continué le procureur Dalidowicz, son pupitre tourné vers les jurés.

«Ils ont découvert qu’il ne s’agissait plus simplement d’une simple protestation. Ils ont découvert un complot visant à tuer des policiers, si la police appliquait la loi pour mettre fin au blocus.»

Les accusés sont également accusés de méfait et de possession d’arme dans un dessein dangereux. Olienick fait face à une autre accusation de possession d’une bombe artisanale.

Me Dalidowicz a déclaré que les jurés entendraient des écoutes téléphoniques et des preuves d’armes liées à Olienick et Carbert. «La planification et la préparation prouvent qu’il s’agit d’un complot visant à tuer des policiers», a-t-il avancé.

Les procureurs prévoient d’appeler 23 témoins, pour la plupart des membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Le blocus a fait la une des journaux nationaux et polarisé l’opinion à l’époque.

Dans la salle d’audience, il y avait une cinquantaine de partisans de l’accusé.

À l’extérieur du tribunal, deux messages à la craie étaient griffonnés sur le trottoir, l’un d’eux disant: «Libérez les gars de Coutts». L’autre: «Justice pour Tony + Chris. Libérez-les maintenant.»

Les échos du débat national controversé étaient évidents la semaine dernière, lorsque les avocats des deux côtés ont empêché certains jurés potentiels de siéger au panel.

Le juge David Labrenz a déclaré aux avocats qu’il serait difficile de trouver des jurés qui ne connaissent pas l’affaire et que ceux qui promettent de rester impartiaux devraient être pris au mot.

Cette confiance ne s’est pas étendue à un juré potentiel, qui a été congédié après s’être présenté à la sélection du jury avec une photo de l’accusé sur son T-shirt.

Quatorze jurés – cinq hommes et neuf femmes – entendront les témoignages au procès et deux doivent être révoqués avant le début des délibérations.

Deux jurés supplémentaires ont été renvoyés chez eux, plus tôt jeudi, dont l’un qui a déclaré au tribunal que le petit ami de sa sœur était le compagnon de cellule de l’un des accusés.

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