L’Espagnol Carlos Alcaraz a mal amorcé sa demi-finale des Internationaux de tennis de France face à l’Italien Jannik Sinner. Plus tard, alors que les deux hommes souffraient de crampes sous le soleil de vendredi après-midi, Alcaraz tirait de l’arrière deux manches à une.
À la fin du dernier chapitre de cette rivalité naissante qui a duré 4 heures 9 minutes, Alcaraz a gagné deux points de moins que Sinner (145-147). Il a malgré tout signé une victoire de 2-6, 6-3, 3-6, 6-4, 6-3 et s’est qualifié pour sa première finale à Roland-Garros.
À l’âge de 21 ans, Alcaraz est ainsi devenu le plus jeune joueur dans l’histoire du tennis masculin à atteindre la finale d’un tournoi du Grand Chelem sur trois surfaces différentes. Il a remporté les Internationaux des États-Unis sur le dur en 2022 et a triomphé sur la pelouse de Wimbledon en 2023.
«Vous devez trouver de la joie [pendant que] vous souffrez. C’est la clé – encore plus sur la terre battue, ici à Roland-Garros, a lancé Alcaraz. De longs matchs, des matchs de quatre heures en cinq sets. Il faut vous battre. Vous devez souffrir. Mais comme je l’ai dit à de nombreuses reprises, il faut embrasser la douleur.»
À présent, le troisième joueur mondial croisera le fer avec l’Allemand Alexander Zverev (4e), qui a éliminé le Norvégien Casper Ruud (7e) en quatre manches de 2-6, 6-2, 6-4, 6-2 plus tard vendredi.
Quelques heures avant le match, le procès pour violence conjugale auquel Zverev faisait face à Berlin a été officiellement abandonné puisque les parties se sont entendues hors cour.
Ruud a bien commencé le match, mais s’est peu à peu effacé devant son adversaire. Un médecin lui a remis des médicaments lors d’un changement de côté en troisième manche.
Ruud est le joueur qui compte le plus de victoires sur le circuit cette saison et il a été finaliste à Roland-Garros lors des deux dernières éditions.
Zverev participera finalement à la finale après avoir été écarté en demi-finales lors des trois dernières années. Ce sera sa deuxième finale en tournoi majeur, lui qui s’est incliné face à Dominic Thiem aux Internationaux des États-Unis en 2020.
«Je n’étais pas assez mature. J’étais peut-être encore un enfant, a déclaré Zverev, qui a maintenant 27 ans. Je ne savais pas ce que signifiait cette occasion.»
Il s’agira de la première finale du simple masculin aux Internationaux de France depuis 2004 sans que Rafael Nadal, Novak Djokovic ou Roger Federer n’y participe.
Djokovic a dû déclarer forfait avant la ronde des quarts de finale à Paris en raison d’une déchirure du ménisque du genou droit qui a nécessité une opération. Ainsi, malgré la défaite, Sinner doublera Djokovic au sommet du classement de l’ATP la semaine prochaine.
«Je suis évidemment déçu de la façon dont ça s’est terminé, mais ça fait partie du processus de développement, a dit Sinner, qui a remporté son premier tournoi du Grand Chelem à l’occasion des Internationaux d’Australie, plus tôt cette année. Le gagnant est content, puis le perdant essaie de trouver un moyen de le battre la prochaine fois.»
L’Italien de 22 ans s’est présenté à Paris avec une blessure persistante à une hanche qui l’a contraint à renoncer au tournoi sur terre battue de Rome le mois dernier.
Alcaraz et Sinner ont été perturbés physiquement dans le troisième set, mais c’est Sinner qui l’a emporté. L’Espagnol a fléchi sa main droite qui commençait à avoir des crampes; l’Italien s’est fait masser l’avant-bras droit et la jambe gauche.
Ces moments n’ont pas été sans rappeler la demi-finale de Roland-Garros de l’année dernière, où Alcaraz avait connu un excellent départ contre Djokovic avant d’être frappé au troisième set par des crampes qui avaient rendu le reste de la confrontation anti-climatique.
«J’ai appris du match de l’année dernière contre Djokovic, lorsque j’étais dans la même situation qu’aujourd’hui, a déclaré Alcaraz. Je sais qu’à ce moment-là, il faut rester calme, continuer à avancer, parce que la crampe va disparaître. Il faut rester là, se battre.»
Les deux joueurs sont considérés comme l’avenir du tennis masculin. En attendant, le présent n’est pas si mal. Même si ce match n’a pas été le plus beau de leurs neuf face-à-face — Alcaraz mène maintenant 5-4 — et qu’ils ont commis ensemble 102 fautes directes, il y a eu des moments de brillance qui ont suscité des applaudissements nourris de la part du public, qui scandait le prénom de chaque joueur dans les gradins du court Philippe-Chatrier.
Bientôt, le score était de 3-0 et Alcaraz était sur la bonne voie.
«C’était un grand match. Bien sûr, dans les manches qu’il a gagnées, il a mieux joué dans les points importants, a déclaré Sinner. C’était la clé.»
