À 31 ans, le pilote québécois Mikaël Grenier lance un message de persévérance

Tommy Thurber, La Presse Canadienne
À 31 ans, le pilote québécois Mikaël Grenier lance un message de persévérance

MONTRÉAL — Pendant que Lance Stroll occupe l’un des 20 prestigieux baquets de Formule 1, d’autres pilotes québécois se signalent sur la scène internationale. C’est le cas de Mikaël Grenier.

Aujourd’hui âgé de 31 ans, Grenier a commencé sa carrière en karting, comme Stroll. Mais contrairement au fils du milliardaire Lawrence Stroll, il n’a pas eu la chance de compter sur les moyens faramineux de sa famille pour propulser sa carrière.

Grimpant les échelons jusqu’à obtenir un test avec l’écurie V Racing Technology dans la série IndyCar en 2013, à 21 ans, le pilote originaire de Stoneham-et-Tewkesbury a impressionné aux côtés du Français Sébastien Bourdais, ancien pilote de F1. Mais il n’a pas été en mesure de réunir les sommes nécessaires pour être engagé comme pilote à temps plein.

Il s’est contenté d’un rôle de pilote de développement en 2014 avant de prendre une pause. Il s’est ensuite tourné vers le Grand Tourisme (GT).

«C’étaient des années assez difficiles en Indy et les recrues devaient apporter des budgets assez élevés, a expliqué Grenier lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne. Ce n’est pas quelque chose que je pouvais faire. J’ai pris une année, deux ans de pause.

«J’ai recommencé en 2016 en GT en Europe. Ça m’a pris deux ans en séries de développement avant de décrocher un premier contrat professionnel. C’est allé assez vite.»

En GT, les pilotes n’ont généralement pas à se soucier d’argent puisque ce sont les manufacturiers ou les équipes qui s’en chargent. C’est le cas de Grenier, qui course sous l’égide de Mercedes.

Le Québécois a disputé sa première course avec Mercedes en 2018, et l’association s’est répétée à raison de quelques épreuves par année jusqu’en 2022, lorsqu’il est devenu un pilote officiel de la marque à l’étoile.

«Les écuries sont impliquées directement, a-t-il lancé. Ça peut donner des contrats assez intéressants. J’ai encore des commanditaires personnels, mais les budgets de course sont couverts par les équipes directement.»

Ayant maintenant le soutien de Mercedes, Grenier ne manque pas d’occasions de se faire valoir sur des circuits aux quatre coins du monde puisqu’il est impliqué dans trois championnats différents, soit le Championnat de Sportscar de l’IMSA, le Championnat intercontinental GT Challenge et le Championnat international GT Open.

«C’est une grosse saison. Le calendrier de F1 compte 24 week-ends de course, et cette année, je suis à 26 ou 28, en plus des essais qui s’ajoutent.»

Grenier et son coéquipier Al Faisal Al Zubair mènent d’ailleurs au classement du GT Open avec deux victoires en cinq épreuves. Ses chances de décrocher le titre sont toutefois déjà compromises puisqu’il devra rater quelques courses en raison d’un conflit d’horaire.

Mercedes priorise en effet le Sportscar, puis le GT Challenge, dans l’ordre.

«C’est Mercedes qui décide, a laissé entendre Grenier. C’est sûr que j’aurais aimé faire toute la saison puisqu’on est en tête du championnat.»

Qu’à cela ne tienne, cette situation est loin de décourager Grenier, bien heureux du dénouement après plusieurs années difficiles en début de carrière.

«Je dirais que je ne pense vraiment plus à la monoplace», a-t-il déclaré avec conviction.

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