MONTRÉAL — En vertu des victoires de Lando Norris à Miami et Charles Leclerc à Monaco, certains espéraient assister au début d’une ère lors de laquelle Max Verstappen sera moins invincible que lors des deux dernières saisons.
Verstappen a fait fi de deux journées d’essais compliquées et des conditions changeantes, dimanche au circuit Gilles-Villeneuve, et le triple champion du monde en titre a remporté le Grand Prix de Formule 1 du Canada pour une troisième année d’affilée.
Le pilote Red Bull s’est élancé de la deuxième position, mais a profité d’une bonne stratégie et d’un peu de chance pour gagner pour une sixième fois en neuf courses en 2024 et une 60e fois en carrière.
Verstappen a rejoint Nelson Piquet à égalité au troisième rang dans l’histoire du Grand Prix du Canada avec trois victoires chacun. Lewis Hamilton et Michael Schumacher partagent le record, eux qui ont triomphé sept fois chacun sur le circuit de l’île Notre-Dame.
«C’est une belle récompense, a dit Verstappen. Une course comme celle-là n’est pas évidente, car il est facile de commettre une erreur.
«C’est quand même amusant de courir dans ces conditions. Je ne voudrais pas ça chaque fois, parce que c’est stressant. Mais j’ai eu beaucoup de plaisir aujourd’hui», a ajouté le Néerlandais âgé de 26 ans.
Verstappen avait été victime du mauvais sort le mois dernier à Miami, alors que la sortie de la voiture de sécurité avait aidé Norris à lui ravir la tête et à filer vers une première victoire en carrière. Cette fois, c’est le pilote britannique de l’écurie McLaren qui a semblé être pénalisé par le moment où la voiture de sécurité a fait son entrée en piste dimanche.
Norris, qui s’est contenté de la deuxième position, a toutefois noté qu’il aurait pu rentrer aux puits plus tôt et que son équipe avait tout simplement commis une erreur tactique.
«Je ne crois pas que c’est comme à Miami, car c’est uniquement une mauvaise décision de notre part, a-t-il dit, frustré. Ça revient à moi et l’équipe et nous allons en discuter. Au moins, nous sommes à un niveau présentement où nous ne sommes pas heureux avec une deuxième place.»
Le détenteur de la position de tête lors du départ George Russell, de Mercedes, a complété le podium malgré quelques erreurs en piste.
«Ça m’a empêché de me battre pour le top-2», a dit Russell, qui était néanmoins heureux de la progression de Mercedes.
Hamilton (Mercedes) a pris le quatrième rang devant Oscar Piastri (McLaren).
Les pilotes Aston Martin Fernando Alonso et Lance Stroll ont suivi dans l’ordre en sixième et septième positions. Il s’agit pour Stroll de son meilleur résultat en carrière sur le circuit de sa ville natale.
Daniel Ricciardo (RB), Pierre Gasly (Alpine) et Esteban Ocon (Alpine) ont complété le top-10.
Les pilotes Ferrari ont connu un week-end cauchemardesque. Leclerc a été embêté par des ennuis mécaniques et une stratégie qui n’a pas fonctionné. Il a éventuellement abandonné. Carlos Sainz fils a pour sa part perdu le contrôle de sa voiture, qui a touché celle d’Alex Albon (Williams). Les deux ont été contraints à l’abandon.
«C’est un week-end très décevant pour l’équipe parce que nous n’avons jamais trouvé notre rythme», a souligné Sainz.
Le coéquipier de Verstappen chez Red Bull, Sergio Perez, a aussi connu une journée à oublier. Après s’être élancé en fin de peloton, il a éventuellement perdu le contrôle de sa voiture et est rentré aux puits avec un aileron arrière en mauvais état. Il n’est pas retourné en piste.
Verstappen a augmenté son avance au sommet du classement des pilotes à 56 points devant Leclerc. Norris s’est approché à sept points du représentant de la Scuderia.
Le cirque de la F1 se déplacera en Espagne, dans deux semaines.
Une course mouvementée
De la pluie s’est abattue sur le circuit dans l’heure avant le départ, mais Russell a résisté à Verstappen lors du départ sur la piste toujours mouillée.
Norris est vite devenu le plus rapide en piste pendant qu’elle s’asséchait. Il a dépassé Verstappen pour le deuxième rang à la fin du 20e tour, puis a fait le même coup à Russell pour le premier rang lors du tour suivant.
La guigne a toutefois frappé Norris quand Logan Sargeant (Williams) a perdu le contrôle de sa voiture à la sortie du quatrième virage durant le 25e tour.
La décision de ne pas immédiatement passer aux puits l’a contraint à ressortir derrière Verstappen et Russell après son changement de pneus, un tour plus tard.
L’ordre a été maintenu lors de la relance, alors que Verstappen, Russell, Norris, Piastri, Hamilton et Alonso ont conservé leur position.
Après une courte averse, la valse aux puits pour les gommes lisses a commencé lors du 40e tour. Norris est celui parmi les meneurs qui est resté le plus longtemps en piste.
La stratégie lui a presque permis de passer du troisième au premier rang. Il a toutefois manqué d’adhérence à sa sortie des puits et Verstappen a pu reprendre la tête. Russell a aussi réussi à dépasser Norris durant le 49e tour.
«J’avais besoin d’un tour ou deux pour amener mes pneus à température», a expliqué Norris.
Une erreur de Russell durant le 51e tour a cependant permis à Norris de dépasser à son tour son compatriote britannique.
L’accident impliquant Sainz et Albon a forcé le retour en piste de la voiture de sécurité après le 54e tour. Mercedes a été la seule équipe à opter pour des arrêts aux puits et de nouveaux pneus pour Russell et Hamilton, qui sont ressortis respectivement en quatrième et cinquième positions.
La course a repris avec 12 tours à faire. Verstappen a été le plus rapide après la relance et il s’est détaché de ses poursuivants.
Derrière, Russell a tenté de doubler Piastri à la chicane du Mur des champions à la fin du 63e tour. Son agressivité a été en vain et elle a même permis à Hamilton de lui ravir la quatrième position.
Un tour plus tard, Hamilton a réussi à jouer le tour à Piastri pour se retrouver en position de podium. Cependant, Russell n’avait pas dit son dernier mot et il a réussi à devancer Piastri et Hamilton avant la fin, ce qui lui a permis de monter sur le podium.
Personne n’a toutefois été en mesure de menacer Verstappen en tête.
