Argent pour l’immigration: «Il n’y a pas de province chouchou», assure Ottawa

La Presse Canadienne
Argent pour l’immigration: «Il n’y a pas de province chouchou», assure Ottawa

OTTAWA — Le gouvernement fédéral ne fait pas de favoritisme, répond Ottawa au premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, qui n’a pas caché son agacement de voir que de l’argent destiné à l’immigration était «déversé» sur l’Ontario et le Québec «au mépris» de l’Ouest canadien.

«Il n’y a pas de province chouchou pour le gouvernement fédéral» qui distribue les fonds de manière «équitable», a assuré la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, mardi à son arrivée à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, en reprenant le mot de la question d’une journaliste.

Dans le même corridor, le lieutenant de Justin Trudeau pour le Québec, Pablo Rodriguez, a expliqué que l’offre de 750 millions $ afin de compenser la province pour les coûts de l’augmentation du nombre de résidents temporaires vise à reconnaître que «Québec a fait plus que sa part».

«Si on regarde les chiffres, c’est une évidence, a poursuivi M. Rodriguez. Si d’autres provinces en font tout autant, on va regarder ça.»

Appelée aussi à se prononcer, la coprésidente de la campagne libérale et députée d’Hochelaga, Soraya Martinez-Ferrada, a elle aussi appelé à reconnaître que le Québec est «la province qui a reçu le plus de demandeurs d’asile partout au pays» et qu’elle doit être soutenue dans cet accueil.

Lundi, le premier ministre Eby a fait part de sa «frustration» face aux sommes versées au Québec. C’est «la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», a-t-il dit, estimant que sa province devrait également obtenir une part.

Les chiffres du gouvernement de Colombie-Britannique montrent qu’il y avait 475 778 résidents non permanents dans la province au 1er janvier, soit une augmentation d’environ 84 % par rapport à 2022.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a précédemment déclaré que le nombre de résidents temporaires dans la province — y compris des demandeurs d’asile, des étudiants et des travailleurs — avait «explosé» pour atteindre 560 000, un nombre qui, selon lui, a doublé en deux ans, mettant à rude épreuve les services sociaux.

M. Legault s’est dit déçu par l’offre d’Ottawa. Il avait demandé 1 milliard $ pour couvrir les coûts associés à l’augmentation du nombre de résidents temporaires.

Le ministre Miller rétorque

La Colombie-Britannique doit intensifier ses efforts et accueillir davantage de demandeurs d’asile qui viennent au Canada, a rétorqué mardi le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, aux critiques de M. Eby sur le financement de sa province.

«Je pense qu’il y a peut-être eu une certaine confusion de la part du premier ministre quant à la destination de cet argent. Il a laissé entendre que cela pouvait être pour les résidents temporaires. Ce n’est absolument pas le cas», a dit M. Miller.

Le ministre a affirmé que l’accord conclu avec le Québec visait à indemniser la province pour deux années de coûts élevés associés au nombre disproportionné de demandeurs d’asile.

Les statistiques gouvernementales montrent que 65 % des demandeurs d’asile sont arrivés au Québec l’année dernière, contre un peu moins de 2 % en Colombie-Britannique.

«Nous avons besoin que des provinces comme la Colombie-Britannique intensifient leurs efforts lorsqu’il s’agit d’accueillir les demandeurs d’asile», a dit le ministre Miller, qui a assuré que la province aurait le soutien financier du fédéral dans un tel cas.

Marc Miller s’est dit disposé à discuter avec le premier ministre Eby des effets de la croissance de l’immigration en Colombie-Britannique, mais que les coûts qui y sont reliés ne doivent pas être confondus avec les coûts des services aux demandeurs d’asile, qui arrivent sans ressources.

Il a ajouté que la plupart des immigrants de la province relèvent de programmes économiques et contribuent financièrement en payant des impôts.

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