Guillaume Cliche-Rivard se fait refuser une visite dans un CHSLD

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Guillaume Cliche-Rivard se fait refuser une visite dans un CHSLD

QUÉBEC — Après plusieurs échanges de courriels, le député solidaire de Saint-Henri–Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard, s’est vu refuser l’accès à la Résidence Yvon-Brunet, bien que le CHSLD se trouve dans sa circonscription. Une situation qui ravive l’importance, selon lui, du projet de loi de sa collègue Christine Labrie pour permettre aux élus l’accès aux établissements publics.

«On a eu un refus catégorique la semaine dernière. On nous a dit que ce n’était pas possible d’aller visiter», lance le député solidaire en entrevue avec La Presse Canadienne.

Guillaume Cliche-Rivard dit vouloir aller voir le CHSLD après qu’une citoyenne lui a fait part de ses préoccupations quant à la vétusté de l’établissement.

«Je trouve ça tout simplement inacceptable qu’on m’empêche de faire ma job», lance le député.

Contacté par La Presse Canadienne, le CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal – qui chapeaute la Résidence Yvon-Brunet – confirme avoir refusé la demande de visite de M. Cliche-Rivard.

«La réponse qu’on lui a fournie, et qu’on aurait fournie à tout autre élu, c’est qu’on ne privilégie pas ce genre d’approche, car nos CHSLD, ce sont des milieux de vie. Les résidents sont chez eux», a indiqué la porte-parole du CIUSSS, Marianne Paquette, évoquant des raisons de vie privée, de confidentialité, mais aussi de neutralité politique.

On a plutôt proposé à l’élu solidaire une rencontre avec le PDG du CIUSSS, Vincent Lehouillier, «afin de comprendre les objectifs de sa demande». Guillaume Cliche-Rivard l’a accepté, mais souhaite encore pouvoir visiter la Résidence Yvon-Brunet. «Si à la suite de cette rencontre, une visite s’impose, il nous fera plaisir de l’accueillir au sein de nos établissements», assure Mme Paquette.

Concernant l’état du CHSLD, la porte-parole du CIUSSS affirme que les «installations sont soumises à des visites d’Agrément Canada visant à évaluer la qualité de nos soins et services» et que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) «procède régulièrement à l’évaluation de la qualité du milieu de vie pour les personnes hébergées dans les centres d’hébergement».

«Je leur ai clairement dit que mes intentions c’était de voir les citoyens que je représente, de leur demander qu’est-ce qui en est de leur qualité de vie, de voir moi-même la qualité des lieux et la qualité des installations», indique l’élu solidaire.

Guillaume Cliche-Rivard affirme qu’il a pu facilement visiter d’autres établissements publics de sa circonscription comme des écoles primaires ou des CPE.

«Trouver une voie de passage»

Une situation similaire s’est produite avec la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, qui s’était vu refuser l’accès au Centre jeunesse Val-Du-Lac, il y a quelques mois. Elle avait alors déposé un projet de loi visant à faciliter l’accès des élus aux établissements publics.

La question avait provoqué des débats à l’Assemblée nationale.

Quelques semaines plus tard, elle a finalement pu aller visiter le centre jeunesse avec le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant.

L’attaché de presse du ministre, Lambert Drainville, avait alors indiqué: «On est d’accord que les députés devraient pouvoir voir les ressources de leur circonscription, surtout celles qui sont de nature sociale.»

Guillaume Cliche-Rivard affirme qu’il faut ramener le débat lancé par sa collègue, car la situation n’est pas réglée. «Il est absolument nécessaire qu’on trouve une voie de passage. Est-ce que c’est le projet de loi ou ailleurs? Ça peut se discuter», soutient-il.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires