Le BST affirme que d’autres submersibles non immatriculés plongent toujours au Canada

La Presse Canadienne
Le BST affirme que d’autres submersibles non immatriculés plongent toujours au Canada

SAINT-JEAN, N.L. — Depuis que le petit submersible Titan a fait sa funeste plongée pour aller observer de près l’épave du Titanic, il y a un an, d’autres sous-marins non immatriculés plongent dans les eaux canadiennes, souligne le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST).

Et on ignore si tous ces submersibles ont été certifiés pour leur sécurité, indique l’agence indépendante dans une «lettre d’information sur la sécurité maritime» envoyée la semaine dernière à Transports Canada.

Cette lettre, rendue publique lundi, fait partie d’une mise à jour publiée par le BST dans le cadre de son enquête sur la plongée tragique du 18 juin 2023 du submersible Titan au sud-est de l’île de Terre-Neuve. Les cinq occupants du petit submersible ont perdu la vie lorsque le sous-marin a implosé dans les profondeurs de l’Atlantique.

L’enquête du BST a permis d’apprendre qu’avant et après cette tragédie de juin 2023, d’autres submersibles avec des personnes à bord ont plongé dans les eaux canadiennes et que certains sont immatriculés au Canada ou dans un autre pays, alors que d’autres ne le sont pas.

«Toutefois, l’enquête n’a pas permis de confirmer si ces submersibles ont fait l’objet de surveillance par (Transports Canada) ou par d’autres organismes de certification», souligne le BST dans sa lettre datée de jeudi dernier.

Le BST dit avoir envoyé la lettre à Transports Canada «pour l’aviser du risque posé par les submersibles exploités dans les eaux canadiennes» et «pour que les mesures de suivi jugées appropriées soient adoptées». L’agence indépendante ajoute qu’elle aimerait être informée des mesures prises à cet égard par le gouvernement fédéral.

À Transports Canada, lundi, aucun porte-parole n’était immédiatement disponible pour commenter la lettre.

Le BST indique sur son site web que des lettres d’information sur la sécurité sont envoyées aux organismes de réglementation ou à l’industrie «pour les informer des conditions ou des gestes potentiellement dangereux découverts pendant l’enquête qui présentent des risques faibles et ne requièrent pas la prise de mesures immédiates».

Le Titan n’était pas certifié

Le petit submersible Titan n’était ni immatriculé ni certifié au Canada ou dans un autre pays pour garantir qu’il répondait aux normes de sécurité, et les ingénieurs maritimes avaient prévenu que l’approche «expérimentale» adoptée par le propriétaire du sous-marin – OceanGate – pourrait avoir des conséquences tragiques.

Le cargo «Polar Prince», battant pavillon canadien, avait remorqué le Titan jusqu’à son site de plongée, à environ 600 km au large de Cape Race sur l’île de Terre-Neuve. Environ une heure et 45 minutes après le début de sa descente, l’équipage du «Polar Prince» a perdu le contact avec le submersible.

Le BST souligne que lors de ses précédentes expéditions, en 2021 et 2022, le Titan n’avait pas été remorqué jusqu’au site de plongée mais plutôt transporté sur le pont d’un autre navire canadien, l’«Horizon Arctic».

Le 22 juin 2023, la Garde côtière américaine a annoncé qu’une implosion catastrophique avait détruit le Titan et qu’elle avait trouvé des morceaux du submersible au fond de l’océan, près de l’épave du Titanic.

Les cinq occupants du petit sous-marin ont péri dans l’accident: le pilote du submersible, Stockton Rush, président et chef de la direction d’OceanGate Expeditions; le milliardaire britannique Hamish Harding; l’explorateur français et expert du Titanic Paul-Henry Nargeolet; l’homme d’affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils de 19 ans, Suleman.

Les experts de la Garde côtière américaine ont précisé que l’étendue du champ de débris indiquait que le Titan s’était désagrégé au-dessus du Titanic, qui avait coulé le 15 avril 1912 après avoir heurté un iceberg.

En 2018, un groupe d’ingénieurs et de professionnels de l’industrie avaient écrit aux propriétaires du Titan pour exprimer leur inquiétude quant au fait que le sous-marin n’avait pas été certifié. Dans un blogue de 2019, l’entreprise OceanGate a expliqué que le Titan – fabriqué à partir de fibre de carbone et de titane – n’avait pas obtenu de classification car ce processus pourrait entraver l’innovation.

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