Déménager est maintenant un «cauchemar» pour les locataires, prévient un regroupement

La Presse Canadienne
Déménager est maintenant un «cauchemar» pour les locataires, prévient un regroupement

MONTRÉAL — Déménager quand on est locataire est devenu un véritable parcours du combattant, selon le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), qui prévient que l’approche visant à construire plus de logements préconisée par les gouvernements ne rendra pas la tâche plus facile pour les personnes à la recherche d’un endroit abordable pour vivre.

Dans un nouveau rapport publié mercredi, le RCLALQ soutient que les prix des loyers affichés sur les différentes plateformes ont augmenté plus rapidement que l’inflation au cours des dernières années, de sorte qu’il est de plus en plus difficile pour les locataires de se trouver un nouveau chez eux.

Par exemple, à Montréal, le prix moyen des loyers affichés sur Kijiji aurait augmenté de 27 % de 2020 à 2024, selon la compilation du RCLALQ. La situation serait encore pire dans d’autres villes québécoises, alors que la hausse aurait été de l’ordre de 33 % à Québec, 44 % à Sherbrooke et 50 % à Trois-Rivières au cours de la même période.

Ce constat fait dire au RCLALQ qu’il ne faut pas penser que construire plus de logements permettra de régler la crise d’accessibilité. En effet, le regroupement note que la théorie voulant que des locataires plus fortunés puissent déménager dans des appartements plus chers pour libérer des logements abordables ne se matérialise souvent pas.

«Le problème n’est pas qu’on ne construit pas assez de logements, mais qu’on construit en grande majorité des logements locatifs haut de gamme à des prix inabordables», peut-on lire dans le rapport, qui s’intitule «Déménager: un cauchemar pour les locataires, une occasion de rêve pour les propriétaires».

Le RCLALQ souhaite donc que les gouvernements mettent davantage d’énergie à protéger les droits des locataires, notamment en imposant un contrôle obligatoire des loyers, incluant un plafonnement des loyers et un registre des loyers «obligatoire, universel et accessible».

En plus de la question du coût des loyers, le regroupement met aussi en lumière plusieurs autres embûches qui se placent sur le chemin des locataires qui souhaitent déménager, comme la concentration des propriétés entre les mains d’un petit nombre de sociétés immobilières, les locations touristiques, l’accaparement du parc locatif par des entreprises et les pratiques discriminatoires dans la sélection des locataires.

«Pour agir contre la crise, il n’y a pas d’autre issue que de mieux protéger les locataires. Nous espérons que le gouvernement du Québec finira par ouvrir les yeux, et vite», a soutenu le porte-parole du RCLALQ, Cédric Dussault, dans un communiqué.

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