Les élus du conseil municipal ont adopté le programme triennal d’immobilisations (PTI) 2025-2027 lors de la séance du 18 juin. En tout,158 projets sont planifiés, comptabilisant un investissement supérieur à 400 M$ sur trois ans.
La Ville estime que 60% de ces projets seront réalisés. La Municipalité a fait face à plusieurs défis dans cet exercice de PTI : ses obligations légales, les taux d’intérêt élevés, la criticité de ses actifs ou encore la capacité de réalisation de ses équipes.
Le PTI adopté affiche un investissement de 129,5 M$ pour l’année 2025 (contre près de 153 M$ pour l’année 2024 prévus dans le précédent PTI), 120,2 M$ pour l’année 2026 et 152,8 M$ pour l’année 2027. Pour rappel, un PTI ne représente pas un budget ni un engagement de réalisation : il constitue plutôt une planification des besoins à considérer sur plusieurs années.
Maintien des actifs
Dans un contexte économique volatile, la Municipalité a priorisé le maintien de ses actifs. Ce sont 55,3% des investissements qui seront ainsi destinés aux infrastructures et à la gestion de l’eau et 27,8% qui seront dédiés aux bâtiments. Les trois prochaines années, la Ville prévoit ainsi de dépenser 222,5 M$ pour la reconstruction de ses infrastructures, pour ses projets de mobilité durable, mais aussi pour la séparation de ses réseaux souterrains.
La gestion des eaux usées fait d’ailleurs partie des obligations légales de la Ville : elle sollicitera donc des investissements considérables au cours des prochaines années, qui représenteront plus de la moitié du PTI 2025-2027. Le réaménagement du boulevard Saint-Luc, l’augmentation de la capacité du poste de pompage Saint-Maurice et la phase 4 du collecteur pluvial Saint-Michel font partie des priorités de la Ville parmi ces investissements.
De plus, la Ville compte investir 111,7 M$ dans ses bâtiments, notamment pour l’entretien de ses actifs. La caserne 2 dans le secteur Iberville et l’église Sainte-Marguerite-de-Blairfindie font partie de la liste.
Nouveaux actifs
Le PTI prévoit en outre de nouveaux actifs dans un souci de bonification de l’offre existante. Le secteur Saint-Luc verra par exemple pousser la nouvelle caserne 3, qui est en cours de construction.
Une nouvelle glace sera construite au Colisée Isabelle-Brasseur. Une « excellente nouvelle » pour la mairesse Andrée Bouchard, qui précise que les équipes techniques sont déjà au travail sur le projet, prévu en 2025-2026.
Une patinoire réfrigérée sera également aménagée à l’aréna municipal, une fois la deuxième glace terminée au Colisée.
La Ville investira 23,4 M$ pour ses parcs et ses aires de loisir. Le parc Bella verra par exemple le jour au coin des rues Bella et de Lacolle. La première pelletée de terre est prévue en 2025. Le Centre-de-Plein-Air-Ronald-Beauregard est lui aussi inclus dans le PTI, mais l’investissement n’est prévu que pour la réalisation des plans et devis. Une séance d’information citoyenne, dont la date reste à définir, permettra de dessiner son réaménagement pour les prochaines années.
Développement économique
La Ville prévoit un investissement de 13,8 M$ pour le développement économique. La construction de son complexe municipal et la réalisation de sa zone d’innovation constituent ses deux projets majeurs. Ils lui permettront de générer des retombées économiques et ainsi de diversifier les sources de revenus.
« Le complexe municipal nous permettra de centraliser plusieurs opérations et réglera l’obsolescence de 14 bâtiments, qui sont actuellement très couteux à maintenir et qui ne répondent pas à nos besoins », explique la mairesse. Elle souligne que ces deux projets sont à réaliser avant d’aborder des projets de densification afin que ces derniers puissent être mieux financés.
Dette
En date du 14 mai 2024, la dette à long terme de la Ville s’élevait à 230 M$. « Notre dette est bien contrôlée à Saint-Jean-sur-Richelieu. Nos besoins sont bien plus grands que nos moyens financiers », commente Andrée Bouchard.
Dans le but d’amoindrir le fardeau fiscal de la collectivité, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu souhaite donc concentrer ses efforts sur le financement externe, dans le cadre de ce PTI. Les subventions couvriront ainsi quelque 20,3% du financement du PTI 2025-2027, représentant plus de 80 M$. Les contributions et la croissance des revenus viseront à ajouter à ce financement externe pour atteindre quelque 30% de défraiement du PTI, soit une somme de 114 M$.
Le programme sera autrement financé à 51% par un emprunt de la Ville et à 3,3% par les riverains. « Les besoins sont très grands, mais la capacité de payer des contribuables est limitée. Nous en sommes très conscients : nos choix sont donc stratégiques et lucides », assure Andrée Bouchard.
La Ville souhaiterait équilibrer le portefeuille d’investissements en minimisant l’impact financier sur la population et en investissant dans des projets générateurs de revenus, et ce, jusqu’en 2027. Lors de l’adoption du dernier budget de la Ville, le compte de taxes avait affiché une hausse majeure de 7,75% pour l’année 2024.