Il est l’un des quatre astronautes actifs au Canada. Il se prépare pour une mission de plus de six mois à la Station spatiale internationale (SSI) en 2025. Joshua Kutryck a tout de même pris le temps de venir s’adresser aux jeunes élèves de l’école St-Johns, à Saint-Jean-sur-Richelieu, le 13 juin afin d’expliquer les défis du métier d’astronaute et les préparations que nécessite un long séjour dans l’espace.
Durant sa mission, l’Albertain de 41 ans réalisera des expériences scientifiques et testera de nouvelles technologies. La mission sera lancée avec une fusée Atlas depuis le centre spatial Kennedy de la NASA, en Floride.
« La mission s’appelle Starliner-1. C’est une mission unique puisqu’on va voler à bord d’un nouveau véhicule (CST-100 Starliner). C’est une nouvelle capsule construite par la compagnie Boeing. Ce sera le premier vol opérationnel, le premier vol de longue durée de ce véhicule. Le véhicule peut faire des choses spéciales, comme atterrir sur la terre, ce qui constitue une nouveauté », explique M. Kutryck. Les capsules ont plutôt l’habitude d’amerrir.
Le vaisseau spatial se rendra à la SSI et sera composé d’un équipage de quatre personnes. Cela devrait avoir lieu dans environ un an, « mais ça va dépendre de plusieurs choses, comme des tests, et là on est rendus dans la préparation », mentionne-t-il.
Préparation
Les astronautes se préparent depuis déjà deux ans pour cette mission spatiale. Ils doivent s’astreindre à beaucoup d’entraînements, se livrer à plusieurs simulations et effectuer des tests physiques de toutes sortes afin qu’on soit certains que leurs corps pourront endurer un séjour dans l’espace sans danger.
C’est dans un gymnase bondé de plus de 500 élèves attentifs que l’astronaute a expliqué les effets de l’espace sur le corps humain. « Lorsqu’on revient, on a de la difficulté à marcher. On a perdu de la masse musculaire et osseuse. […] On doit entamer un processus de réadaptation », explique M. Kutryck. C’est sans compter les problèmes cardiaques et rénaux qui peuvent survenir, mais le corps récupère généralement trois mois après le retour sur terre.
Si l’aventure s’annonce éprouvante et ardue, M. Kutryck n’est pas stressé. Il le sera peut-être au moment du décollage.
« Je suis enthousiaste, car j’ai rêvé toute ma vie de faire ça, et je suis fier de le faire en tant qu’astronaute canadien. Je suis très reconnaissant, car c’est grâce à l’Agence spatiale, grâce à l’innovation canadienne si on a l’occasion d’avoir un pays où on peut participer comme ça », souligne-t-il.
Il y a actuellement quatre astronautes en service au Canada: Joshua Kutryk, Jenni Gibbons, Jeremy Hansen et David Saint-Jacques. Ce dernier a passé plus de six mois à bord de la SSI en 2018 et en 2019, tandis que les trois autres n’ont pas encore volé dans l’espace.
Suivre ses rêves
À 6 ans, Joshua Kutryck rêvait de porter une combinaison spatiale. Il n’aurait jamais pensé que son rêve serait devenu réalité des décennies plus tard.
Il a conseillé aux jeunes de trouver une passion qui va les inspirer tout au long de leur vie et de ne pas la lâcher de vue. L’astronaute a toujours eu cette passion de voler et cette curiosité pour l’innovation et la technologie.
Il possède un baccalauréat en génie mécanique, une maîtrise en études spatiales, une maîtrise en ingénierie des essais en vol et une maîtrise dans le domaine de la Défense.
Il est ingénieur, pilote de chasse et pilote d’essai et il cumule plus de 4000 heures de vol avec plus de 40 types d’avion.
À la demande des élèves, il a promis de revenir les visiter après sa mission spatiale.
