Le lundi 17 juin, le conseiller municipal Jérémie Meunier annonçait son départ de l’Équipe Andrée Bouchard. Celui qui s’était présenté sous sa bannière aux dernières élections siège donc désormais à titre d’indépendant au sein du conseil municipal.
« L’Équipe Bouchard avait un seul but : battre Alain Laplante. Au-delà, il n’y avait rien qui faisait en sorte que l’équipe tienne ensemble », résume Jérémie Meunier. Lundi, le conseiller municipal pour le district 3 annonçait officiellement son départ de l’Équipe Bouchard, avec qui il siégeait depuis 2021.
Sa décision aurait été influencée par un manque de leadership et de vision au sein de l’administration Bouchard. « Si j’étais la mairesse, je me poserais cette question : comment ça se fait qu’on n’ait pas pu garder une bonne cohésion dans l’équipe ? », lance le conseiller municipal, expliquant que les élus ne se retrouveraient sur aucune grande ligne directrice.
Andrée Bouchard a accueilli la nouvelle favorablement, parlant d’un départ fait dans l’élégance. « C’est comme ça qu’on fait : on commence par aviser les collègues avant d’annoncer la nouvelle. J’ai apprécié sa franchise », commente la mairesse de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Désaccords
Jérémie Meunier cite plusieurs dossiers qui auraient influencé sa décision, outre une scission générale au sein de l’équipe. Pour lui, le projet Unitaînés du groupe Maurice fait partie de la liste : le choix de la Municipalité de laisser ce projet de côté est en effet un « manque de vision et de jugement » à ses yeux.
« Pour moi, il faut revoir tout le dossier logement. C’était une de nos priorités aux dernières élections ! », commente Jérémie Meunier, expliquant que pour autant, aucun projet n’est sur la table à l’heure actuelle. Il reproche également que le dossier du logement social ne soit géré que par le biais de l’Office municipal d’habitation, bien que la Ville soit confrontée à une situation urgente.
Le réaménagement du boulevard Saint-Luc est un autre sujet de discorde au sein de l’Équipe Bouchard. M. Meunier mentionne qu’il est allé voir la mairesse en compagnie d’autres élus dans le but de la convaincre de repousser le projet. « Pour nous, il y avait des priorités plus urgentes surtout en termes d’infrastructures. Cela n’a rien donné, notre opinion n’a pas été vraiment valorisée. C’était décevant », déplore-t-il.
Vision
Aux yeux du conseiller du district 3, le développement des terrains industriels s’impose comme solution pour générer de nouvelles sources de revenus sans qu’il y ait trop d’impact sur le réseau sanitaire. Il déplore également le retard des projets prévus autour de l’aéroport de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Pour Jérémie Meunier, Andrée Bouchard n’a pas su être à l’écoute des entrepreneurs depuis le début de son mandat. Il estime que la mairesse devrait en effet prendre davantage en compte la réalité de ces derniers, notamment sur les enjeux de zonage et sur la réglementation. Il cite par exemple les 20% d’espaces verts réglementaires sur les terrains commerciaux et industriels, ce qui est parfois complexe à réaliser pour les entrepreneurs.
Aqueduc
La « cerise sur le sundae » qui est venue convaincre le conseiller municipal de quitter réside dans le prolongement de l’aqueduc, le long du chemin des Patriotes Est. Bien que les citoyens n’aient pas été consultés au préalable par sondage, ils se retrouvent désormais à payer pour les plans et devis du projet. Ils avaient pourtant voté contre à 84%, à la suite des plans et devis.
En outre, les citoyens n’ont pas la possibilité d’aller en demande du registre : la Ville a en effet voté le règlement 2000 sans inclure la clause permettant aux riverains de faire appel de cette décision. Si la Ville assume 13% du financement du projet, le reste de l’addition revient donc aux citoyens. Jérémie Meunier explique que certains recevront une facture allant jusqu’à plus de 4000$.
« Le premier geste que je compte poser en tant qu’indépendant, c’est de revenir en arrière avec ce règlement. Qu’on absorbe cette erreur à la grandeur de la ville, car ce n’était pas un processus très démocratique pour les citoyens de mon secteur », commente-t-il. Il compte toutefois bien continuer d’assumer ses fonctions, et ce, même aux prochaines élections municipales. « Une chose est sûre : je souhaite que la prochaine équipe prenne davantage en considération la capacité de payer de nos citoyens », conclut Jérémie Meunier.