Après une carrière de près de 44 ans au sein de l’équipe du Carrefour Richelieu, Claude O’Cain, qui a commencé à travailler à l’entretien du centre commercial avant même son ouverture officielle, est parti à la retraite le 26 avril. Selon ses collègues, il aura marqué le carrefour par son savoir-faire et son dévouement.
Le 30 mai dernier, M. O’Cain est retourné sur son lieu de travail et a enfilé à nouveau son uniforme, le temps d’une entrevue avec Le Canada Français. Il en a profité pour revoir ses collègues à qui il avait visiblement manqué.
Débuts
Claude O’Cain a fait ses débuts au Carrefour Richelieu le 28 juillet 1980, alors que la construction de l’endroit n’était pas encore tout à fait terminée. Il était donc présent lors de son inauguration officielle le 13 août de la même année. «Je me souviens d’ailleurs que les vêtements à la mode et nos uniformes de travail étaient bien différents à l’époque. Les gens étaient vêtus de brun et beige. Au début, nos uniformes comprenaient des nœuds papillon et ensuite des cravates», raconte l’homme de 68 ans.
Pendant 27 ans, celui-ci a travaillé à l’entretien extérieur du bâtiment, une tâche qui n’était pas de tout repos, surtout pendant l’hiver. «Dans ce temps-là, je m’occupais aussi tout seul du déneigement des trottoirs et des portes de magasins à 7 heures, avec un tracteur sans chauffage. Je me baissais la tuque jusqu’au cou et je commençais ma journée», se remémore-t-il.
M. O’Cain se rappelle également de moments cocasses dont il a été témoin à l’extérieur. «Lors d’un matin ensoleillé et où le sol était recouvert d’une couche de neige, mon collègue et moi avions vu deux véhicules emprunter un mauvais chemin pour sortir du site. Ne voyant pas les obstacles au sol, ils ont non seulement roulé sur une bordure avec du gazon, mais aussi sur un trottoir. Ils basculaient comme des grenouilles alors que nous riions aux éclats», indique-t-il.
Intérieur
Claude O’Cain a aussi passé une bonne partie de sa carrière à s’occuper de l’entretien intérieur du Carrefour. Il a d’ailleurs œuvré pendant une période de travaux de rénovation d’envergure au début des années 1990. «Avant, l’intérieur du Carrefour était muni de tuiles dans les teintes de terre cuite. Des travaux ont été entrepris pour être plus au goût du jour. Cela a fait du bien, mais ça nous a donné beaucoup d’ouvrage, car il fallait nettoyer encore plus qu’à l’habitude», mentionne-t-il.
Durant cette période, il se souvient d’un Carrefour Richelieu plein de vie et d’animation. «Il y a longtemps eu des activités qui attiraient bon nombre de personnes, comme des parades de mode. C’était les employés des boutiques qui défilaient pour le public», précise M. O’Cain. Il se rappelle également de la tenue de plusieurs spectacles avec des artistes invités, comme Michel Louvain.
40 ans
Pour ses 40 ans de carrière, l’équipe du Carrefour Richelieu a voulu souligner en grand le dévouement de M. O’Cain en organisant une fête en compagnie de tous les employés. Il a également reçu plusieurs cadeaux, dont une montre qu’il porte encore à ce jour, ainsi qu’un cadre souvenir dans lequel se trouve son uniforme qui a été «retiré» telle une vedette sportive. Un cadre identique est accroché dans les bureaux administratifs du centre commercial.
Un peu plus de trois ans plus tard, Claude O’Cain a décidé de prendre sa retraite afin de se reposer, à la grande tristesse de ses collègues. «Il n’y en a pas deux comme lui. Sa précieuse présence nous manque déjà beaucoup. Il connait l’endroit comme le fond de sa poche», souligne non sans émotion Bruno Bergeron, directeur des opérations – Sécurité.
«C’était toujours l’homme de la situation. Il a le Carrefour Richelieu tatoué sur le cœur. Nous sommes choyés de l’avoir eu avec nous si longtemps», souligne à son tour Benoit Rolland, directeur général de l’établissement.
