L’entreprise johannaise Go Consigne, qui offre le service de collecte à domicile pour les contenants consignés, se rend actuellement chez plus de 15 000 clients. Son objectif est de servir 15 000 autres clients, déjà inscrits, et d’en atteindre 200 000 partout au Québec au cours des prochaines années.
Le propriétaire de Go Consigne, Martin Gagné, a commencé ses opérations en janvier 2023. « Lors de nos trois premiers trimestres, on pratiquait notre système de logiciels, parce que c’est ça qui fait la force de notre entreprise », mentionne-t-il. L’entreprise échange des textos avec les clients. S’ils ont plus de 10$ en consigne, ils n’ont qu’à répondre oui, et le logiciel donne une date de ramassage. Les routes de collecte sont ainsi optimisées pour ne passer qu’aux endroits nécessaires.
En janvier 2020, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il souhaitait moderniser le système de consigne et l’élargir. Le projet a commencé le 1er novembre 2023, avec sa première phase. La consigne a été élargie à tous les contenants de boisson en aluminium, de 100 millilitres (ml) à 2 litres, et elle a été uniformisée à 10 cents. Cela a augmenté la demande pour le genre de service qu’a créé Martin Gagné avec sa conjointe, Karine Baillargeon.
« Je suis le genre de personne qui mettait ses canettes dans le bac bleu. J’ai eu l’idée de créer le bac blanc et d’en faire profiter les citoyens », raconte-t-il. Go Consigne garde 38% des profits de la consigne pour être en mesure de continuer ses opérations. Donc, sur 10$ de consigne, 6,20$ retournent dans les poches du client.
Après le ramassage de la consigne, les camions de Go Consigne vont porter les contenants dans des centres de retour de Consignaction, où le traitement en vrac est effectué.
Préparation
La phase 2 du projet d’élargissement de la consigne sera adoptée en mars 2025. Cette fois, il sera possible de consigner tous les contenants de boisson en verre, plastique et carton multicouche, de 100 ml à 2 litres. Consignaction doit ouvrir 200 lieux de retour de contenants consignés partout au Québec pour répondre à la demande.
Selon M. Gagné, cela augmentera la responsabilité du citoyen, qui devra ajouter un déplacement pour aller consigner. « Des cartons de lait, le multicouche »Tetra Pak », la bouteille d’eau en plastique, ça fera beaucoup de volume. On devra effectuer le double de ramassage chez nos clients », explique M. Gagné, qui compte les jours à l’approche du changement.
« Actuellement, pour servir nos clients, on a cinq employés avec les véhicules sur la route. Évidemment, ça va monter, on vise aux alentours de 40 camions sur la route dans les deux prochaines années », affirme-t-il. Le service est appelé à grandir puisque près de 15 000 clients additionnels des autres régions sont inscrits pour recevoir le service qui sera offert prochainement.
L’entrepreneur veut que Go Consigne couvre tout le Québec d’ici mars 2025. Il vise la cible de 200 000 clients dans la province. Le service de collecte à domicile des contenants consignés est unique à Go Consigne.
Entraide
Martin Gagné souhaite aider le Québec à atteindre la cible de 90% de contenants recyclés. Son entreprise est appelée par des municipalités qui y voient un intérêt pour atteindre des cibles environnementales. « On est en discussion avec la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu pour commencer à mettre des bacs blancs dans tous les immeubles appartenant à la Ville. Ils en ont plus de 100 », s’étonne-t-il. Go Consigne offre un programme aux municipalités qui souhaitent intégrer ses bacs blancs sur leur territoire et chez les citoyens.
L’entreprise a aussi été approchée par de grandes entreprises, comme Bombardier, où des bacs blancs sont mis à la disposition des employés. Des lieux de grands rassemblements, comme le parc Jean-Drapeau et la Palais des congrès, à Montréal, utilisent le service également.
La prochaine étape pour Go Consigne est de s’implanter ailleurs. Le logiciel qu’elle utilise sera adapté pour une utilisation nationale et internationale. Martin Gagné mentionne des possibilités en Colombie-Britannique, en Ontario et en Belgique, où 14 millions d’habitants occupent le tiers de la superficie du Québec.