Un Ontarien au lourd passé criminel accusé d’homicide en Colombie-Britannique

Darryl Greer, La Presse Canadienne
Un Ontarien au lourd passé criminel accusé d’homicide en Colombie-Britannique

SURREY, B.C. — Un Ontarien de 40 ans ayant des antécédents criminels longs et violents, notamment un braquage à domicile, a été accusé de meurtre au deuxième degré en lien avec l’homicide de Tori Dunn à son domicile de Surrey, en Colombie-Britannique, plus tôt ce mois-ci.

L’équipe intégrée d’enquête sur les homicides a déclaré dans un communiqué qu’Adam Mann avait été retrouvé par la police de Surrey alors qu’il se rendait au domicile de Mme Dunn, le 16 juin.

Au moment du meurtre de Mme Dunn, M. Mann faisait face à une accusation de voies de fait graves en raison d’une autre attaque présumée à Surrey trois semaines plus tôt. Il doit comparaître devant le tribunal pour cette affaire le 2 juillet.

M. Mann a déjà été considéré comme un «risque ingérable» impropre à la surveillance communautaire, dans un rapport préalable à la détermination de la peine, après avoir été reconnu coupable d’un braquage à domicile en Ontario il y a plus de dix ans.

Le père de Tori Dunn a publié sur Facebook, quelques jours après le meurtre, que sa fille avait également été victime d’un braquage à domicile.

La police a déclaré vendredi avoir trouvé Mme Dunn avec des blessures potentiellement mortelles.

Ils ont affirmé que M. Mann était toujours en détention et que l’enquête sur «l’événement tragique» qui «a secoué toute la communauté» se poursuivait.

Criminel notoire

Les dossiers judiciaires de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick montrent que Adam Mann a des antécédents criminels remontant à plusieurs décennies.

En 2009, il a été condamné à 12 ans de prison pour vol qualifié et diverses infractions liées aux armes dans le cadre d’un braquage à domicile, dont il a fait appel sans succès.

La décision de la Cour d’appel de l’Ontario de 2010 concernant cette peine mentionnait que M. Mann avait accumulé 22 condamnations à l’âge de 25 ans, notamment pour des infractions violentes impliquant des armes à feu et des vols qualifiés.

La décision indique que le rapport présentenciel sur Adam Mann était «très sombre» et qu’il avait déjà décrit le fait de poignarder une victime féminine «comme un couteau traversant du beurre».

Le rapport indiquait que M. Mann n’était «pas apte à la surveillance communautaire, car il semble présenter un risque ingérable lorsqu’il est dans la communauté».

En décembre 2014, Adam Mann a été reconnu coupable de voies de fait après avoir craché sur deux employés du pénitencier de l’Atlantique à Renous, au Nouveau-Brunswick, où il était incarcéré.

Un jugement de 2015 de la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick a déclaré que M. Mann était devenu «en colère» contre les deux hommes après une audience du comité de révision des cas d’isolement, et il a fait appel en vain de la condamnation pour voies de fait, se représentant devant le tribunal, car il «connaissait bien le système de justice pénale».

En 2021, il a été reconnu coupable de publication d’une image intime sans consentement, une infraction survenue à Abbotsford.

En mars de cette année, Adam Mann a été reconnu coupable de possession d’une arme dans un but dangereux et d’avoir délibérément résisté ou entravé un bureau de la paix. Il a ensuite été reconnu coupable de violation d’une ordonnance de probation le 5 juin.

Les archives judiciaires montrent que M. Mann doit comparaître en cour provinciale à Surrey le 2 juillet en lien avec une allégation de voies de fait graves survenues à Surrey le 26 mai de cette année.

David Eby scandalisé

Le premier ministre David Eby a déclaré lundi lors d’une conférence de presse indépendante que la situation impliquant Adam Mann, dont le nom n’avait pas encore été rendu public, soulevait de nombreuses questions parce qu’il faisait face à des accusations criminelles et que les procureurs de la Couronne avaient exhorté un juge à ne pas le relâcher.

«Et le juge a pris la décision de relâcher cette personne dans la communauté où elle est soupçonnée d’avoir commis un autre crime horrible», a déploré le premier ministre.

«Dans cette situation, le juge applique le droit pénal fédéral et, de toute évidence, certains problèmes ont empêché le juge de prendre la décision de maintenir cette personne en prison en attendant la sentence pour le crime initial. Maintenant, il est de retour en prison où il aurait dû l’être, et la famille a raison de poser ces questions, je pose ces questions», a poursuivi M. Eby.

Il a ajouté que tout cela était «plus qu’inacceptable » et s’est engagé à «aller au fond des choses pour comprendre pourquoi cela continue à se produire dans nos communautés, même lorsque la Couronne demande la détention de l’individu, même lorsque nous avons demandé au gouvernement fédéral pour changer les règles fédérales sur la mise en liberté sous caution».

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