Il n’a fallu que deux étapes au Tour de France pour montrer que Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard sont dans une classe à part.
Pogacar a attaqué depuis le peloton de poursuite jusqu’à la deuxième ascension de San Luca, dimanche, et seul Vingegaard a pu le suivre.
Au sommet de la montée, les deux cyclistes s’étaient donné une avance de 40 secondes devant les autres aspirants.
Cette manœuvre a aidé Pogacar à dépouiller le Français Romain Bardet, le gagnant de la première étape, du maillot jaune du meneur. Primoz Roglic, un autre cycliste attendu parmi les meilleurs au classement général, a glissé à 21 secondes.
Kevin Vauquelin, grâce à son échappée, s’est tout de même assuré qu’il y ait une deuxième victoire française consécutive en remportant l’étape vallonnée vers Bologne.
«J’ai connu une journée parfaite, a-t-il observé. Je veux remercier (mon coéquipier) Cristian Rodriguez pour son rôle et la façon dont il m’a aidé à gagner cette étape. Il m’a placé dans une position parfaite et je savais que je pourrais attaquer.»
Pogacar a été sacré vainqueur du Tour de France en 2020 et en 2021, avant de terminer deuxième derrière Vingegaard lors des deux dernières représentations de la Grande Boucle.
Pogacar vise le rare doublé Giro-Tour de France, après avoir dominé le grand tour d’Italie le mois dernier. Vingegaard n’avait pas participé à une course depuis une vilaine chute en avril. Il s’était cassé une clavicule et des côtes et il avait été victime d’un pneumothorax.
«Je peux être très heureux d’avoir pu suivre Tadej lors du deuxième intermédiaire à San Luca, car c’est probablement l’une des étapes que nous redoutions le plus, a affirmé Vingegaard. En fait, nous nous attendions à ce que je perde du temps. Honnêtement, je n’ai pas eu une bonne préparation pour cette course. Je n’ai eu qu’un mois et demi pour me préparer correctement.»
Âgé de 23 ans, Vauquelin a obtenu une première victoire en carrière lors d’une étape d’un des Grands Tours.
Les quatre premières étapes du Tour de France se tiennent en Italie pour une première fois.
Le parcours de 199 kilomètres commençant à Cesenatico comportait six ascensions catégorisées, dont deux ascensions jusqu’à San Luca, avant l’arrivée au centre-ville de Bologne.
La montée de San Luca ne fait que 1,9 kilomètre de long, mais elle présente une pente moyenne de 10,6 % avec des sections à près de 20 %.
Pogacar avait déjà montré ses jambes lors de la première ascension de San Luca, lorsqu’il a accéléré pour récupérer une bouteille d’eau auprès d’un membre de l’équipe bordant la route. Ç’a dû lui donner confiance pour son attaque décisive lors de sa deuxième montée.
Au classement général, Remco Evenepoel, deuxième – champion du monde en 2022 et vainqueur de la Vuelta – et Vingegaard, troisième, partagent le même temps que Pogacar. Le médaillé d’or olympique Richard Carapaz est quatrième, avec également le même temps, tandis que Bardet a glissé cinquième, à six secondes.
Evenepoel et Carapaz ont rattrapé Pogacar et Vingegaard après la descente de San Luca.
Vauquelin a réalisé un chrono de près de cinq heures et il a franchi la ligne d’arrivée avec une avance de 36 secondes devant Jonas Abrahamsen et de 49 secondes devant Quentin Pacher.
La troisième étape de lundi, la plus longue du Tour de France, s’échelonnera sur une distance de 231 kilomètres entre Piacenza et Turin. Il s’agira d’une première occasion de voir un sprint massif à l’arrivée.
