BROSSARD — Des 10 joueurs sélectionnés par le Canadien de Montréal lors du plus récent repêchage de la LNH, seulement trois étaient à La Sphère à Las Vegas pour vivre ce moment unique.
Les sept autres ont vécu l’expérience à la maison, dans un environnement moins spectaculaire, plus privé.
Si Aatos Koivu, choisi au 70e rang, avait expliqué qu’il ne s’était pas rendu à Las Vegas, car il ne voulait pas interrompre son entraînement, Tyler Thorpe et Mikus Vecvanags ont admis mercredi qu’ils n’y étaient pas allés puisqu’ils étaient incertains d’être choisis.
«J’étais assis sur mon divan avec mon père. Un ami m’a informé de la nouvelle, parce que c’était une pause publicitaire à la télévision», a raconté Thorpe, après la première journée d’exercices sur glace au camp de développement du Canadien.
Pour sa part, Vecvanags était chez lui en Lettonie, et il a vite appris qu’il devait venir en Amérique du Nord pour le camp.
Un autre joueur présent au camp de développement du Canadien a vécu une expérience bien différente durant le repêchage. Alexander Zetterberg était à Las Vegas, mais son nom n’a jamais résonné dans La Sphère.
Il a ensuite reçu une invitation du Canadien, ce qui l’a aidé à vite chasser la déception.
«C’était un moment difficile, bien sûr, mais je suis toujours le même joueur. Je dois continuer de travailler», a dit Zetterberg.
Le Suédois de 5 pieds 8 pouces est conscient que sa taille est le facteur qui a probablement refroidi l’intérêt des équipes de la LNH. Cela ne l’a toutefois pas empêché de récolter 58 points en 45 matchs dans le circuit suédois des moins de 20 ans.
Malgré cela, Zetterberg a choisi de faire le saut en Amérique du Nord la saison prochaine, alors qu’il portera les couleurs de Boston University.
«Je crois qu’en tant que joueur de petite taille, il est difficile de se tailler un poste dans la SHL (première division suédoise), a-t-il expliqué. En jouant au niveau universitaire américain, j’aurai plus de temps pour me développer et travailler sur ma force physique.»
Vecvanags dans la LHJMQ, peu importe l’équipe
De son côté, Vecvanags franchira aussi l’Atlantique pour poursuivre son développement.
Le co-directeur du recrutement amateur du Canadien, Martin Lapointe, s’était échappé après le repêchage, affirmant que le Letton allait rejoindre les rangs de l’Armada de Blainville-Boisbriand la saison prochaine.
Le hic, c’est que la Ligue canadienne de hockey n’avait pas encore organisé son repêchage pour les joueurs internationaux. Le Titan d’Acadie-Bathurst a joué un tour à l’Armada en sélectionnant Vecvanags au 19e rang, soit trois échelons avant le tour de l’équipe de la couronne nord de Montréal.
Vecvanags a nié qu’il avait une entente en place avec l’Armada avant le repêchage de la LCH, mais a confirmé qu’il avait toujours eu l’intention de venir poursuivre sa carrière dans le circuit junior canadien.
«Je ne sais pas ce qui va se produire, mais peu importe, je suis content d’avoir l’occasion de jouer dans une telle ligue. C’est une énorme occasion pour moi», a dit le gardien sélectionné en cinquième ronde par le Canadien.
Vecvanags a noté qu’il aura l’occasion de jouer plus de matchs et sera mieux entouré, autant par les entraîneurs de son club junior que par le personnel de développement du Canadien, que s’il était resté en Europe.
Il devra donc quitter le nid familial, ses parents et trois frères, avec lesquels il a partagé un beau moment lors du repêchage.
«Ç’a été extraordinaire de voir mon nom apparaître à l’écran», a-t-il raconté.
Le parcours sera long, mais il espère emprunter le même chemin que de nombreux gardiens lettons qui ont percé dans la LNH, d’Arturs Irbe à Elvis Merzlikins, sans oublier son héros Arturs Silovs, qui a aidé son pays à gagner le bronze au Championnat mondial de hockey en 2023.
«J’ai grandi dans le même programme que lui (Silovs). C’est spécial d’avoir pu travailler avec les mêmes entraîneurs», a-t-il noté.
