La guerre entre Israël et le Hamas a maintenant fait plus de 38 000 victimes à Gaza

Tia Goldenberg et Kareem Chehayeb, The Associated Press
La guerre entre Israël et le Hamas a maintenant fait plus de 38 000 victimes à Gaza

Les combats qui font rage depuis plus de neuf mois entre Israël et le Hamas ont maintenant coûté la vie à plus de 38 000 personnes dans la bande de Gaza, selon le ministère local de la Santé, qui est dirigé par le groupe militant.

Le ministère a indiqué qu’au cours des 24 dernières heures, les corps de 58 personnes ont été transportés vers les hôpitaux, ce qui porte le bilan total des victimes à 38 011. Plus de 87 000 personnes ont également été blessées depuis le début de la guerre.

Le ministère de la Santé de Gaza ne fait pas de distinction entre les combattants et les civils dans son bilan, mais la plupart des victimes seraient des femmes et des enfants.

La guerre a commencé lorsque des militants dirigés par le Hamas ont lancé une attaque-surprise dans le sud d’Israël, le 7 octobre. Les assaillants ont tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils. Ils ont aussi enlevé 250 personnes, dont 80 sont toujours détenues à ce jour.

En réponse à cette attaque, Israël a lancé une offensive majeure qui a provoqué de vastes destructions dans toute la bande de Gaza. La majeure partie des 2,3 millions d’habitants de l’enclave ont dû fuir leur domicile et ont été confrontés à une famine généralisée.

Jeudi, le cabinet israélien doit se réunir pour discuter de la dernière réponse du Hamas à une proposition de cessez-le-feu progressif soutenue par les États-Unis, alors que les efforts diplomatiques visant à mettre fin à la guerre reprennent après une semaine d’interruption.

Entre-temps, les combats se sont intensifiés entre Israël et le Hezbollah, alors que le groupe militant libanais a annoncé avoir tiré plus de 200 roquettes et drones explosifs sur le nord d’Israël pour venger la mort d’un haut commandant lors d’une frappe aérienne israélienne.

Ce conflit de relativement faible ampleur a littéralement enflammé la frontière et fait craindre une guerre potentiellement encore plus dévastatrice au Moyen-Orient. Le Hezbollah a fait savoir qu’il mettrait fin à ses attaques s’il y avait un cessez-le-feu entre le Hamas – un autre allié soutenu par l’Iran – et Israël.

Les discussions reprennent

Les États-Unis ont rallié le soutien du monde entier pour un plan qui verrait la libération des nombreux otages encore détenus par le Hamas en échange d’une trêve durable et du retrait des forces israéliennes de Gaza. Mais jusqu’à présent, aucune des deux parties ne semble l’avoir pleinement adopté.

Le Hamas a suggéré des «amendements» le mois dernier, dont certains, selon les États-Unis, étaient irréalisables. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a confirmé que la proposition initiale était israélienne, mais a soulevé des doutes quant à savoir si elle mettrait fin à la guerre – une exigence clé du Hamas.

Le Hamas a confirmé mercredi avoir envoyé une autre réponse à l’Égypte et au Qatar, qui assurent la médiation des pourparlers, sans fournir de détails. Un responsable américain a déclaré que l’administration Biden étudiait la réponse, la qualifiant de constructive, mais affirmant que davantage de travail devait être fait. Le responsable, qui n’était pas autorisé à commenter publiquement, s’est exprimé sous couvert d’anonymat.

Un responsable israélien a indiqué que M. Nétanyahou convoquerait une réunion du cabinet jeudi pour discuter des derniers rebondissements entourant les négociations. Ce responsable, qui n’était pas autorisé à discuter de la réunion avec les médias, s’est exprimé sous couvert d’anonymat. Israël tiendra probablement des consultations supplémentaires avant de prendre une décision finale sur toute proposition modifiée.

Le responsable politique du Hamas, Bassem Naim, a précisé que le groupe n’avait ni accepté ni rejeté la proposition américaine et avait «répondu avec quelques idées pour combler le fossé» entre les deux parties, sans plus de détails. Ismaël Haniyeh, le plus haut dirigeant politique du Hamas, a fait part de ses suggestions aux responsables égyptiens, qatariens et turcs, a indiqué le groupe dans un communiqué publié mercredi soir.

Trois phases

Des responsables américains ont soutenu que la dernière proposition comporte un nouveau langage qui a été proposé samedi à l’Égypte et au Qatar et aborde les négociations indirectes qui devraient commencer au cours de la première phase de l’accord présenté par le président américain Joe Biden.

La première phase appelle à un «cessez-le-feu total et complet», au retrait des forces israéliennes de toutes les zones densément peuplées de Gaza et à la libération d’un certain nombre d’otages, dont des femmes, des personnes âgées et des blessés, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens.

La proposition appelle les parties à négocier les termes de la deuxième phase pendant les 42 jours de la première phase.

Selon la proposition actuelle, le Hamas pourrait libérer tous les hommes restants, civils et militaires, au cours de la deuxième phase. En échange, Israël pourrait libérer un nombre convenu de prisonniers et détenus palestiniens. Les libérations n’auront pas lieu tant qu’un «calme durable» n’aura pas pris effet et que toutes les troupes israéliennes se seront retirées de Gaza.

La troisième phase verrait la restitution des dépouilles des otages.

La transition de la première à la deuxième phase apparaît comme le principal point de friction.

Le Hamas craint qu’Israël ne reprenne la guerre après la première phase, peut-être après avoir formulé des exigences irréalistes lors des négociations. Les responsables israéliens ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le Hamas fasse de même, prolongeant indéfiniment les pourparlers et le cessez-le-feu initial sans libérer les prisonniers restants.

Dans une longue entrevue télévisée, diffusée le mois dernier, M. Nétanyahou a confirmé qu’il était prêt à conclure un «accord partiel», mais qu’il était déterminé à poursuivre la guerre «après une pause» afin d’anéantir le Hamas. Plus tard, s’exprimant devant le parlement israélien, il a déclaré qu’Israël restait attaché à l’accord présenté par M. Biden.

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