Les Dodgers soulignent le 20e anniversaire des 84 sauvetages du Québécois Éric Gagné

Beth Harris, The Associated Press
Les Dodgers soulignent le 20e anniversaire des 84 sauvetages du Québécois Éric Gagné

Alors que la chanson ‘Welcome to the Jungle’ jouait comme à l’époque dans les haut-parleurs, le Québécois Éric Gagné est monté sur le monticule et a décoché une prise, mercredi soir, alors que les Dodgers de Los Angeles soulignaient le 20e anniversaire de son 84e sauvetage consécutif.

«Chaque fois que je foule ce terrain, c’est comme si j’entrais dans une église, a-t-il dit. Mon bureau se trouvait au sommet de ce monticule, et lorsque je me retrouve ici, dans un stade aussi mythique — où Tommy Lasorda, Don Drysdale, Sandy Koufax ont tous défilé —, je dois admettre que c’est une leçon d’humilité.»

Celui qui a capté l’offrande de Gagné est l’actuel spécialiste des fins de matchs des Dodgers, Evan Phillips. Le gérant Dave Roberts a refusé la demande de son ancien coéquipier de se retrouver derrière le marbre, mais ils se sont fait l’accolade.

«J’ignore le tir qu’il va choisir, et je ne veux pas qu’il m’humilie», a expliqué Roberts, qui a joué avec Gagné de 2002 à 2004.

La séquence de sauvetages est toujours la plus longue dans l’histoire des Ligues majeures. Elle a duré 87 manches et deux tiers, au cours desquelles le Québécois a retiré 139 frappeurs sans jamais permettre à l’un des 123 coureurs qui ont atteint les sentiers de croiser le marbre. Il a alloué un total de deux points, et aucun circuit.

«C’était invraisemblable; les gars n’avaient aucune chance, a dit Roberts. Je me souviens m’être tenu dans le champ centre et m’être régulièrement mis au défi d’enlever mon gant lorsqu’il décochait son lancer.»

Gagné avait accepté l’offre de contrat des Dodgers en tant que joueur autonome en 1995, et il a commencé sa carrière dans un rôle de partant. Mais après avoir éprouvé des ennuis sur la butte, il a été converti en releveur.

C’est à partir de ce moment-là que sa carrière a décollé. Entre 2002 et 2004, Gagné fut le spécialiste des fins de match le plus dominant des Ligues majeures, et il a gagné le trophée Cy Young dans la Ligue nationale en 2003. Il a participé au match des étoiles à trois reprises pendant cette période, et a terminé sa carrière avec 187 sauvetages.

Il a également lancé pour les Red Sox de Boston en 2007, lorsqu’ils ont gagné la Série mondiale.

En décembre de la même année, Gagné a cependant été associé au scandale des stéroïdes dans les Ligues majeures, étant même nommé dans le rapport Mitchell. En 2010, il a admis avoir consommé des hormones de croissance, sous le prétexte qu’elles l’aidaient à soigner une blessure à un genou.

Aujourd’hui, Gagné est bronzé en raison de ses nombreuses rondes de golf et ses sorties régulières à vélo en Arizona, où il habite. L’homme âgé de 48 ans a salué le travail de ses coéquipiers, dont Roberts, et Shawn Green, pour lui avoir permis de connaître une telle séquence irrésistible.

«La chance y est pour beaucoup, et la défensive derrière moi était incroyable, a-t-il rappelé. Les gens appellent ça un sauvetage, mais moi j’appelle ça une victoire préservée. C’était ça, ma philosophie. Je ne ressentais pas la pression, parce que je ne me préoccupais pas vraiment de la possibilité de commettre un sabotage. J’étais concentré sur ma tâche d’aider les gars.»

Roberts l’a aidé, lui aussi. Un soir, à Houston, il a privé Lance Berkman d’un circuit en neuvième manche lui permettant de prolonger sa séquence.

«Je suis certain qu’il m’a dit qu’il me devait un souper, a confié Roberts. J’attends toujours.»

Gagné prévoit payer la note le printemps prochain, au camp des Dodgers.

«Il va falloir qu’on trouve un restaurant à la hauteur des attentes», a-t-il conclu.

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