La présidente des jeunes libéraux démissionne et appuie Beauchemin dans la chefferie

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
La présidente des jeunes libéraux démissionne et appuie Beauchemin dans la chefferie

QUÉBEC — La présidente de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (CJPLQ), Lina Yunes, ainsi que deux autres membres de l’exécutif, démissionnent pour donner leur appui au député Frédéric Beauchemin et pour l’inciter à se lancer dans la course à la chefferie et succéder à Dominique Anglade.

«Pour notre génération, le choix apparaît clair, si nous souhaitons aspirer à un avenir à la hauteur de nos ambitions, il faut mettre aux commandes une figure économique, responsable et tournée vers l’avenir. Cette personne est Frédéric Beauchemin», peut-on lire dans la lettre des trois jeunes libéraux dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

La missive, adressée au président du Parti libéral du Québec (PLQ), Rafaël Primeau-Ferraro, est signée par la présidente de la CJPLQ, Lina Yunes, ainsi que deux vice-présidents, William Baril et William Des Marais.

Affirmant qu’il y a «une forte pression, voire un consensus autour de l’importance pour les membres de l’exécutif de la commission de demeurer neutre dans le cadre de la prochaine course à la direction» du PLQ, les trois jeunes libéraux disent quitter leur fonction afin d’«éluder toutes possibles craintes de partialité».

«Dans cette lignée, nous nous attendons évidemment à la même prudence de la part des membres de l’exécutif actuel et futur», ajoute-t-on.

«Nous concentrerons désormais notre énergie à faire de Frédéric Beauchemin, non seulement un candidat officiel à cette course à la direction, mais d’autant plus qu’il en soit le représentant de la voix des jeunes progressistes et pragmatiques», poursuivent les trois jeunes libéraux dans leur lettre.

Une annonce bientôt ?

Il reste peu de doute que Fred Beauchemin va se lancer dans la course à la chefferie. Il devrait faire son annonce d’ici la fin de l’été.

Le député libéral de Marguerite-Bourgeoys veut se positionner comme le candidat de la rigueur budgétaire et d’une meilleure gestion des finances publiques. Il a d’ailleurs aussi reçu l’appui de l’ancien ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão.

Avant de faire le saut en politique avec les libéraux en 2022, Frédéric Beauchemin a été dirigeant et chef des marchés des capitaux à la Banque Scotia.

En octobre dernier, le député libéral a été visé par des plaintes pour harcèlement psychologique qui ont été déposées contre lui par la présidente de la CJPLQ d’alors, Élyse Moisan. Les plaintes visaient également des membres de l’exécutif de l’aile jeunesse, dont Lina Yunes.

M. Beauchemin a été exclu du caucus le temps que l’histoire se règle. Les plaintes sont tombées en décembre après un processus de médiation et le député de Marguerite-Bourgeoys a réintégré le caucus.

Deux mois plus tard, Élyse Moisan démissionnait de son poste de présidente. C’est Lina Yunes qui lui a succédé à la tête de la CJPLQ en mars dernier.

La course se dessine

Il y a deux semaines, l’ex-maire de Montréal Denis Coderre est devenu le premier candidat à se lancer officiellement dans la course.

Le mois dernier, Charles Milliard — un autre candidat pressenti pour briguer la direction du PLQ — a annoncé qu’il quittait son poste de président et directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec pour prendre un moment de réflexion. Lors du Conseil général du parti en mai dernier, 81 jeunes libéraux lui ont donné leur appui.

L’appui des jeunes libéraux est important pour le prochain chef, car ils comptent pour le tiers des votes dans la course à la direction.

Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, est également sollicité. Il n’a pas fermé la porte à se lancer.

Le nom du ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, continue de circuler comme potentiel candidat.

La course débutera en janvier 2025. Le successeur de Dominique Anglade sera choisi à l’été de cette même année.

Le prochain leader du PLQ aura fort à faire pour rebâtir son parti. Son taux d’appui chez les francophones est famélique.

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