Festival: les paramédicaux surtout appelés pour des intoxications et coups de chaleur

Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Festival: les paramédicaux surtout appelés pour des intoxications et coups de chaleur

MONTRÉAL — Alors que la saison des festivals bat son plein, les festivaliers ont intérêt à bien s’hydrater et à consommer de façon responsable. Les coups de chaleur et les intoxications sont parmi les interventions des paramédicaux les plus fréquentes.

Le type d’intervention varie beaucoup en fonction de la météo et du type d’événement. «Quand il fait très chaud le nombre d’interventions reliées au coup de chaleur, faiblesse, étourdissement, va être très élevé», a expliqué Jean-Pierre Rouleau, porte-parole d’Urgences-santé, la plus grande organisation ambulancière du Québec qui dessert la région de Montréal et Laval.

Pour les festivals plus familiaux, les assistances médicales sont davantage reliées à des blessures traumatiques ou des faiblesses, dit-il. Les événements attirant une clientèle plus jeune pourraient être associés à plus de cas d’intoxications.

Pour 2023, au festival Osheaga — un grand rassemblement qui se tient au Parc Jean-Drapeau à Montréal — on dénombre une dizaine d’interventions faites par les ambulanciers, dont quatre cas nécessitant un transport à l’hôpital.

«C’est clair que souvent l’alcool, les drogues sont au rendez-vous pour ce genre d’événement. On invite toujours les gens à avoir une consommation responsable, mais malheureusement, oui, il arrive lors de certains événements qu’Urgences-santé soit appelé à intervenir pour des cas d’intoxication», a fait savoir M. Rouleau.

Il conseille aux festivaliers qui consomment de l’alcool ou de la drogue de le faire de façon responsable, à commencer par s’hydrater. «Souvent, les personnes qui consomment de l’alcool oublient de se réhydrater et il est souvent trop tard. Des étourdissements apparaissent, ça peut aller jusqu’à la somnolence, voire la perte de conscience», a indiqué le porte-parole.

Les festivaliers doivent être à l’écoute de leur corps. «Si les gens ne se sentent pas bien, (il ne faut) pas attendre, peut-être demander à un intervenant sur place de l’assistance justement pour prévenir une détérioration de leur état», prévient M. Rouleau.

Aux FrancoFolies, un festival francophone qui a lieu au Quartier des spectacles de Montréal, Urgences-santé fait état d’une quinzaine d’interventions en 2023 et de huit interventions en 2024. M. Rouleau souligne toutefois qu’un périmètre est déterminé pour ce festival et que les données ne font pas la différence entre un passant qui traverserait le quadrilatère ou un travailleur dans une tour à bureaux de ce secteur qui aurait besoin de secours d’urgence.

Même chose pour le Festival de jazz, alors que cinq interventions des paramédicaux ont eu lieu jusqu’à présent. Le festival se termine le 6 juillet. En 2023, une quinzaine d’interventions ont eu lieu à l’intérieur du quadrilatère déterminé.

Les organisateurs d’événements ont leur propre unité de premiers soins, a précisé M. Rouleau. À titre d’exemple, le Festival de jazz engage une équipe de premiers soins qui contactera les ambulanciers uniquement si elle ne répond pas «au besoin de la clientèle, s’il y a un débordement, si ça dépasse leur capacité, ou s’il y a une situation urgente».

Accès au patient sur le site

Lorsqu’ils sont appelés pour une urgence, les paramédicaux doivent accéder à un patient sur un vaste site sans repère précis. «Clairement que l’accès au patient représente un défi lors d’événements, surtout lors de grands rassemblements», souligne M. Rouleau.

Une équipe d’Urgences-santé s’affaire par ailleurs à mesurer l’impact des différents événements sur le nombre de ressources afin de s’assurer que les besoins anticipés n’aient pas d’impacts sur les opérations régulières.

Lors d’un secours, les paramédicaux collaborent avec les équipes de premiers soins sur place et tentent de déterminer un point de rassemblement le plus précis possible pour pouvoir porter assistance aux victimes. Il existe aussi des outils comme un petit véhicule qu’il est possible de déployer sur certains sites. Cela permet de se faufiler plus facilement à l’intérieur d’une foule.

Les fermetures de rues sont aussi un défi pour les ambulanciers. Ils doivent parfois se déplacer à pied sur une plus longue distance pour avoir accès à un patient.

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