OBN: un tableau relevé, mais attention aux retraits après les Jeux olympiques

Tommy Thurber, La Presse Canadienne
OBN: un tableau relevé, mais attention aux retraits après les Jeux olympiques

MONTREAL — Tennis Canada a annoncé en grande pompe jeudi que les 43 meilleurs joueurs de tennis au monde se sont inscrits à l’Omnium Banque Nationale cet été. Mais il y a une ombre au tableau cette année: le tournoi olympique se déroulera la semaine précédente, laissant entrevoir des retraits de dernières minutes à Montréal.

Ainsi, jusqu’à preuve du contraire, l’Italien Jannik Sinner, première raquette mondiale et champion en titre de l’OBN, sera présent sur les courts du stade IGA, tout comme le Serbe Novak Djokovic (deuxième) et l’Espagnol Carlos Alcaraz (troisième).

Le Québécois Félix Auger-Aliassime (17e) sera également en action lors du tournoi qui s’échelonnera du 3 au 12 août, de même que l’Ontarien Denis Shapovalov (121e), qui a obtenu le premier de quatre laissez-passer.

L’Espagnol Rafael Nadal (265e), qui participera aux Jeux olympiques de Paris et à la Coupe Laver au mois de septembre, ne s’est pas inscrit. La directrice de l’OBN, Valérie Tétreault, a indiqué que son organisation explorera toutes les avenues possibles pour attirer le détenteur de 22 titres en Grand Chelem dans la métropole québécoise.

Nadal pourrait donc obtenir un laissez-passer s’il le souhaite. Les Québécois Gabriel Diallo et Alexis Galarneau, de même que leurs compatriotes canadiens Vasek Pospisil, Milos Raonic et Liam Draxl seront également considérés.

Avec trois laissez-passer restants, les discussions pourraient être difficiles. Guillaume Marx, vice-président, haute performance, est l’un de ceux qui prendront ces décisions.

«Marx a un gros mot à dire dans tout ça, a dit Tétreault lors d’une conférence de presse. Son boulot, c’est de s’assurer qu’on continue de développer des joueurs. Donc la conversation peut se corser quand on pense, par exemple, que [le laissez-passer] est dû à un joueur en raison de son statut, ou si on pense que ça peut aider la promotion du tournoi.

«Mais c’est clair que la mission de Tennis Canada demeure de continuer à développer le tennis, donc c’est important de donner de belles opportunités aux jeunes. C’est quand même assez unique de jouer à la maison dans un Masters 1000 dans le tableau principal, et ça arrive une fois par année.»

Les décisions pourraient venir aussi tardivement que le matin du tirage au sort, mais l’objectif est de le faire plus tôt.

«Pour nos joueurs canadiens, on aimerait leur donner une réponse le plus rapidement possible. J’ai été à leur place. Ça aide la préparation quand on sait si on va jouer les qualifications ou le tableau principal.

«J’espère qu’au début des Jeux de Paris, on sera en mesure d’avoir une bonne idée des trois derniers laissez-passer.»

Des risques liés aux Jeux

Tétreault ne s’en cache pas: certains joueurs pourraient renoncer à l’escale montréalaise en raison de la tenue du tournoi olympique du 27 juillet au 4 août.

«J’aimerais dire qu’il n’y a pas plus de risques, mais c’est sûr qu’il y a un risque qui est plus présent, a reconnu Tétreault. Dans les journées qui vont précéder le début du tournoi, il va falloir suivre tout ça de près.»

Elle a toutefois fait valoir que les athlètes du circuit de l’ATP sont habitués aux horaires chargés et que la présence de nombreux jeunes joueurs au sein du top-50 aidera à minimiser les retraits, alors que les joueurs plus âgés cherchent surtout à alléger leurs agendas.

Comme ce fut le cas en 2012 avec les Jeux de Londres, Tennis Canada a par ailleurs demandé à l’ATP de repousser d’une journée le début de l’OBN, question de laisser le temps aux joueurs de souffler et d’effectuer le voyage, ce que le circuit lui a accordé.

Mais aux yeux de Tétreault, ce sont surtout les nombreux changements de surfaces qui représenteront le plus gros défi. En effet, les athlètes olympiques devront retourner sur la terre battue à Paris après la saison sur gazon avant de compléter le calendrier 2024 sur le dur.

La situation est d’autant plus compliquée par le fait qu’il s’agit d’un enchaînement entre deux tournois importants, l’OBN étant l’un des cinq catégorisés Masters 1000.

«Quand on passe de la terre battue au gazon, les mouvements ne sont pas du tout pareils, a expliqué Tétreault. Sur la terre battue, on peut faire des glissades. Certains osent les glissades sur le gazon, mais c’est vraiment plus dangereux avec le risque de blessures. C’est sûr que pour le corps, chaque changement de surface est plus demandant. Donc quand on traîne des petits bobos au fil de la saison, c’est là où ça peut devenir plus compliqué.

«Et ensuite, au niveau stratégie, ça demande de vraiment s’ajuster très très rapidement. Normalement, on veut pouvoir bénéficier de plusieurs journées d’entraînement avant d’entreprendre un tournoi sur une nouvelle surface, mais bon, ce sont des joueurs professionnels et ils sont à peu près tous dans le même bateau.»

Pour ceux qui ne seront pas à Paris, la préparation sera plus traditionnelle. C’est le cas notamment pour Shapovalov, qui participera au tournoi de Washington, sur surface dure.

«Ce sera intéressant de voir si ces joueurs-là vont pouvoir en bénéficier à notre tournoi, mais ça, on va le découvrir en temps et lieu.»

Il s’agira de la dernière édition de l’OBN sous sa mouture actuelle. À compter de l’année prochaine, le tableau principal sera élargi et la compétition se tiendra sur 12 jours, se terminant le jeudi lors des années non olympiques.

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