Le procès sur le blocus de Coutts porte sur la puissance d’armes à feu interdites

Bill Graveland, La Presse Canadienne
Le procès sur le blocus de Coutts porte sur la puissance d’armes à feu interdites

CALGARY — Un policier affirme avoir été capable de tirer 30 balles en neuf secondes à l’aide d’un fusil semi-automatique interdit, saisi lors du barrage frontalier de Coutts, en Alberta.

Le sergent Richard Kurina, de l’équipe nationale de soutien à l’application des armes, a pris la parole jeudi en tant que dernier témoin de la Couronne au procès de deux hommes accusés de complot en vue de commettre le meurtre de policiers lors de la manifestation de 2022.

Chris Carbert et Anthony Olienick ont été arrêtés après que la police eut saisi l’arme et d’autres armes, munitions et gilets pare-balles.

Le tribunal a déjà appris que le fusil Panther Arms qui tire des munitions de calibre .223 avait été découvert dans une remorque, à Coutts.

M. Kurina a raconté au tribunal qu’il avait testé l’arme à l’aide de chargeurs de munitions modifiés également trouvés dans la remorque. Les chargeurs contiennent normalement un maximum de cinq balles, a-t-il expliqué. Une épingle avait été retirée pour en permettre 30.

Le sergent Kurina a rapporté que la police avait trouvé cinq magazines modifiés. Quatre avaient 30 balles et les autres, 29. Il a indiqué qu’il avait d’abord testé l’arme avec cinq cartouches, et qu’elle avait réussi à tirer les cinq.

«Ensuite, j’ai inséré un autre chargeur contenant 30 cartouches, j’ai chambré une cartouche et j’ai tiré avec succès les 30 cartouches. Le temps approximatif était d’environ 9 secondes», a-t-il calculé.

M. Kurina a affirmé plus tôt qu’il avait compté les balles récupérées dans la caravane et dans une maison modulaire sur la propriété Coutts.

Il y a eu 7127 balles, a-t-il précisé.

Le blocus a entravé la circulation pendant deux semaines au poste frontalier très fréquenté entre le Canada et les États-Unis, en signe de protestation contre les mesures liées au COVID-19 et les mandats de vaccination.

Le procès avait déjà entendu des agents infiltrés qui se faisaient passer pour des volontaires lors du blocus.

Ils ont témoigné que M. Olienick a avancé que la GRC était les outils du premier ministre «diabolique» Justin Trudeau et qu’il méritait d’être pendu. Ils ont ajouté qu’il leur avait dit que si la police effectuait une descente dans le blocus, il leur «trancherait la gorge».

M. Carbert a également envoyé à sa mère des messages textes l’avertissant d’une guerre, disant qu’il était prêt à mourir pour la cause.

Lors du contre-interrogatoire du sergent Kurina, l’avocate de Chris Carbert, Katherin Beyak, a suggéré que le tir rapide de 30 balles était le résultat de l’expertise de l’officier.

« Vous avez appuyé sur la gâchette au moins un million de fois ? » a demandé Mme Beyak, ce à quoi le témoin a répondu par l’affirmative.

«Au cours de votre expérience… et en particulier de votre capacité à expulser les cartouches en neuf secondes, je vais suggérer que ce que vous faisiez consistait simplement à appuyer sur la gâchette au lieu de viser et de tirer», a supposé Mme Beyak.

« J’étais toujours en contrôle en train de viser les tirs», lui a répondu l’officier.

Avec un énoncé conjoint des faits mis à jour, la Couronne a diffusé sept fichiers audio obtenus à partir de preuves obtenues par écoute électronique.

Dans un enregistrement, M. Olienick dit à une femme que le blocus bénéficie d’un grand soutien de la part de la population locale et que personne ne rentre chez lui. Anthony Olienick est interrogé sur les mandats de Justin Trudeau et du COVID-19.

«Il veut la guerre. C’est ce que je n’arrête pas de dire. Je vous dis que nous allons entrer en guerre à un moment donné», a prévenu M. Olienick.

«Personne ne rentre chez lui. C’est le problème. Alors que font-ils maintenant ? Ils impliquent l’armée ou la police, mais l’armée ne veut même pas s’impliquer. Quelqu’un va bientôt devoir céder», a-t-il ajouté.

MM. Olienick et Carbert sont également accusés de méfait et de possession d’arme dans un dessein dangereux. M. Olienick fait face à une autre accusation de possession d’une bombe artisanale.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires