Le décret sur les caribous causerait une baisse de 4 % de la possibilité forestière

Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Le décret sur les caribous causerait une baisse de 4 % de la possibilité forestière

MONTRÉAL — La possibilité forestière diminuerait de 1,4 million de mètres cubes de bois par année dans les trois zones où serait imposé un décret d’urgence pour protéger le caribou, selon le forestier en chef du Québec.

À l’échelle provinciale, le décret provoquerait une baisse de 4,1 % de la possibilité forestière.

C’est la conclusion à laquelle arrive le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, dans une analyse qu’il a présentée au gouvernement du Québec et qui a été publiée mardi après-midi.

«J’ai transmis cette analyse à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts (Maïté Blanchette Vézina), ce n’est pas une recommandation que je fais à la ministre, mais bien une information pour éclairer les décideurs et la population», a indiqué Louis Pelletier lors d’un breffage technique, en ajoutant qu’il n’avait pas non plus comme mandat d’estimer les conséquences sur les emplois dans l’industrie forestière.

Pipmuacan subirait 57 % de l’impact

Ottawa compte imposer un décret à Québec afin de forcer la province à protéger trois populations de caribous, soit celles de Val-d’Or, Charlevoix et Pipmuacan.

Les entreprises forestières qui coupent des arbres dans l’habitat du caribou dans la zone de Pipmuacan seraient celles qui subiraient le plus grand impact si le décret se concrétise.

La zone d’habitat de Pipmuacan est située dans les régions de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Selon l’analyse du forestier en chef, la possibilité forestière diminuerait de 790 400 mètres cubes de bois par année dans cette zone, ce qui représente près de 57 % de l’impact du projet de décret.

L’impact estimé pour la zone associée à la population de caribous de Charlevoix correspond à une diminution de 357 000 m3 de bois par année, alors qu’elle est de 245 900 m3 de bois dans la zone associée à la population de caribous de Val-d’Or.

Le 19 juin dernier, lorsque le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a annoncé le début du processus qui mènerait à un décret, il avait expliqué que cette démarche pourrait «limiter beaucoup les activités industrielles» dans les zones d’habitat.

Dans son analyse, le forestier en chef a donc considéré que les zones ciblées par le ministre pourraient être exemptes de toutes activités forestières comme la récolte d’arbres, les travaux sylvicoles ainsi que la construction de nouveaux sentiers et de nouvelles routes.

Le processus de consultation qui doit mener à l’adoption d’un décret d’urgence est en cours, mais le ministre Guilbeault a plusieurs fois indiqué que si le Québec devait mettre en place des mesures de protection concrètes qui permettraient de conclure que le caribou ne fait plus face à des menaces imminentes à son rétablissement, Ottawa retirerait alors le décret.

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