N.-É.: le ministre dit que les villes auraient dû réagir plus vite aux intempéries

Michael Tutton, La Presse Canadienne
N.-É.: le ministre dit que les villes auraient dû réagir plus vite aux intempéries

HALIFAX — Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse critique les municipalités pour leur décision de ne pas demander d’alerte d’urgence lors des inondations de la semaine dernière qui ont tué un garçon de 13 ans et causé d’importants dégâts.

Dans une lettre envoyée mardi aux maires et aux préfets, John Lohr, ministre des Affaires municipales, a affirmé que les alertes, qui sont envoyées aux appareils sans fil, aux téléviseurs et aux radios, doivent normalement provenir des municipalités, car elles sont les mieux placées pour décider de la manière dont les messages sont formulés.

Toutefois, a ajouté M. Lohr, alors que plus de 100 mm de pluie sont tombés en quelques heures jeudi sur les régions de l’ouest et du centre, la province a dû prendre la «mesure extrêmement inhabituelle» d’émettre elle-même une alerte à 20h30.

C’était trois heures après que les premiers intervenants ont signalé des rapports décrivant des routes submergées et impraticables et des personnes devant fuir leur domicile, et une heure après que la GRC a reçu un appel concernant la disparition d’un jeune dans un fossé de drainage à Wolfville, en Nouvelle-Écosse.

Dans sa lettre, M. Lohr soutient qu’il s’attend à ce que les autorités locales «soient plus vigilantes dans l’émission d’alertes», surtout alors que la province travaille sur une législation visant à moderniser le système d’alerte d’urgence.

Des enregistrements d’appels radio effectués jeudi soir par le service d’incendie du comté de Kings, qui englobe Wolfville, indiquent que des résidents ont appelé vers 17h30 au sujet d’inondations extrêmes, décrivant les sauvetages effectués dans la région.

Le Bureau de gestion des urgences (BGU) de la Nouvelle-Écosse a affirmé dans un courriel que M. Lohr — qui vit dans l’une des communautés touchées par la tempête de la semaine dernière — avait appelé le centre de coordination provincial à 19h15, demandant aux fonctionnaires «de s’activer».

Une porte-parole du bureau a déclaré qu’elle ne pouvait pas immédiatement expliquer pourquoi l’alerte provinciale n’avait été déclenchée qu’à 20h30.

Dans sa lettre, M. Lohr a également rappelé qu’une législation en cours d’élaboration créerait un système d’alerte d’urgence «modernisé», pour lequel des consultations auront lieu au cours de l’été. Il a indiqué que la province est en train de rationaliser le système pour permettre à tous les corps de police municipaux, aux services d’incendie et aux autres premiers intervenants d’émettre des alertes. Le nouveau modèle, a-t-il précisé, n’exigera pas que les alertes soient examinées par le bureau provincial de gestion des urgences avant d’être émises au public.

Entre-temps, il a affirmé que l’équipe provinciale du BGU n’hésiterait pas à envoyer ses propres alertes si les municipalités n’agissent pas.

Défis

Les directeurs administratifs de Wolfville et de Kentville ainsi que les maires de Digby, de West Hants et du comté de Kings — certaines des plus grandes municipalités touchées — n’étaient pas disponibles pour commenter, mardi.

Un rapport récent sur les crues soudaines des 21 et 22 juillet 2023 en Nouvelle-Écosse, qui ont entraîné la mort de trois enfants et d’un adulte, a révélé que la municipalité de West Hants était confrontée à un certain nombre de défis pour transmettre des alertes d’urgence au public en temps opportun.

Le Bureau de gestion des urgences a demandé l’avis des municipalités et des premiers intervenants sur le système d’alerte à la suite des décès et a publié en octobre de l’année dernière un résumé de ses conclusions.

Le document, obtenu grâce à la Loi sur l’accès à l’information, indique que l’automne dernier, la plupart des municipalités «n’ont pas exprimé le désir d’être autorisées à émettre directement des alertes publiques, même si certains partenaires étaient réceptifs à l’émission directe s’ils disposaient d’une formation appropriée et de lignes directrices spécifiques».

Zach Churchill, le chef du parti d’opposition libéral, a déclaré dans une entrevue que le gouvernement progressiste-conservateur avait été trop lent à contribuer à la création d’un système d’alerte moderne et qu’il n’avait pas investi suffisamment pour la formation et le soutien des responsables locaux dans des situations d’urgence.

«Il est très facile pour le gouvernement de blâmer les autres, il est plus difficile d’assumer ses responsabilités. Cela doit être une responsabilité provinciale», a-t-il plaidé.

« Il s’agit d’un événement météorologique qui touche de nombreuses municipalités (…) Je pense qu’il est temps d’envisager une approche centralisée pour émettre ces alertes. »

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